Jean-Luc Monterosso directeur de la Maison Européenne de la Photographie, a eu une belle inspiration en intitulant l'exposition consacrée à l'œuvre récente de l'instigateur de la Figuration libre "Robert Combas - Le frimeur flamboyant", en hommage au groupe rock The Flamin'Groovies particulièrement apprécié de l'artiste et spécialisé dans les reprises de standards.
Pour ceux qui ne le connaîtrait pas, le documentaire vidéo réalisé par Sylvain Berger, montrant l'artiste in situ, qui fait visiter son atelier avec son bel assent de gardien de musée de province; sera le bienvenu.
Robert Combas sort ainsi des œuvres anciennes exécutées sur du lino décati ou des draps pour illustrer son propos et sa démarche artistique ("La création est le plus important même si tu tapes sur une caisse en bois"). Et depuis il n'a pas cessé d'utiliser des supports de récupération et de peindre sur des toiles déjà peintes.
Robert Combas, moitié punk, moitié CoBrA
En
annexe à ses peintures, il officie dans des "pratiques
satellites" qui, en l'occurrence, nourrissent une réflexion
sur le médium artistique et un protocole créatif
de recyclage-re-création.
Ainsi est présentée une série d'œuvres récentes réalisées à partir de la reproduction sur magazine de ses propres œuvres qui, agrandies en grand format, servent de support à la réalisation d'une nouvelle déclinaison picturale qui constituera la matrice à un tirage argentique lui-même retravaillé.
Les
thématiques sont récurrentes dans l'oeuvre de
Robert Combas : l'ésotérisme ("Portrait de
Sainte verte"), l'érotisme le vrai ("Du dieu
des pays de l'inde") et le faux, celui de la femme sur
papier glacé, cette "fausse prêtresse retapissée
de frais" ("Black femme rouge auréolée
de matière", "La femme poissine", "La
mante religieuse").
Il décode également à sa manière les phénomènes sociaux tels l'homosexualité ("Moustaches") et le saphisme ("Lesbiennes").
Cela reste néanmoins très ludique, résolument dada et psychédélique. Robert Combas a eu 20 ans en 1977.
