Soyons clairs d’emblée : la techno d’Underworld est ce qui s’est fait de mieux dans le genre même s’il est moins connu du grand public (en tous cas plus vite oublié) qu’un Moby par exemple.
Pour ceux qui ont laissé passer le train, cette compilation est l’occasion de se raccrocher aux wagons.
A ces débuts, Underworld était un des groupes préférés des goths. Pionniers techno, leur musique est alors très froide, parfois glaciale à la limite de l’industriel, atmosphère que rend très bien le premier CD couvrant la période 1992-1994, ma préférée, avec en particulier "Bigmouth" ou "dirty" les premiers titres de cette double compilation. Le groupe était alors un habitué des festivals de fin d’année belge. Parfois des rythmes quasi tribaux infiltrent discrètement le son du groupe le rapprochant ainsi de certains titres de Test Dept ou d’Orbital comme sur "mmm skyscraper i love you" ou "spike". Les morceaux traînent alors dans les dix minutes.
Le deuxième CD même s’il commence avec "Cowgirl" (1994), un des premier hits du groupe, couvre la deuxième époque d’Underworld : à partir de 1996, le groupe délaisse les partys electro-goth et se lancent résolument à l’assaut des dance floors.C’est aussi à cette époque qu’Underworld touche un plus grand public en participant à la B.O de "Trainspotting" (un titre du groupe sert de bande son à une des scènes d’anthologie du film).
Leur musique se transforme forcément à ce contact. Et si elle reste intelligente, largement au dessus de la mêlée, on regrette les expérimentations froides des débuts.De très bons moments quand même (même pour ceux qui ne sont pas fans de techno) : "maaner" qui date quand même de … 1997 ! et le terrible "8 ball".
Cette double compilation au package soigné est une parfaite initiation au groupe.