Spectacle écrit et interprété par Fellag avec Marianne Epin.
Fellag, comédien, humoriste et écrivain, investit la scène du Théâtre du Rond Point avec un nouveau spectacle qu continue de creuser le même sillon : raconter la lutte quotidienne de ses compatriotes pour déjouer au quotidien la tragédie historico-socio-économique qui mine son pays.
Conteur empathique, il sait raconter de petites histoires métaphoriques dont la morale de la première, celle de la panne de moteur qui inspire le titre du spectacle "Tous les Algériens sont des mécaniciens", donne le ton : "le moteur d'une voiture est le seul endroit où la démocratie s'exerce en toute liberté, égalité, fraternité".
Tout se passe sur fond de grands draps blancs étendus qui évoquent les terrasses méditerranéennes ensoleillées. Seul ou en duo avec Marianne Epin, excellente, avec qui il enchaîne sur une petite chronique néoréaliste qui entraîne le spectateur dans le quotidien d'un couple d'Algériens de langue française réduits au chômage par l'arabisation, il tisse une fresque drolatique peuplée de personnages hauts en couleur qu'il porte tendrement dans son coeur.
En choisissant ses mots avec précision, ne cédant pas à la facilité, tendant à l'objectivité sans éviter la satire, sans acrimonie ni véhémence bêtement militante, Fellag sait user de la parole libre et burlesque.
Il tisse ainsi un spectacle aux anecdotes cocasses illustrant des problèmes épineux, qui s'inscrit dans ce qu'il qualifie de "critiques amoureuses de l’Algérie", plein de vie, d'humour parfois noir de générosité et de d'humanisme.