En cette fin d’année, qui peut refuser un peu de soleil et de chaleur. 

Little Joy, rencontre de trois musiciens ne venant pas forcément du même univers musical, s’est donné pour mission d’exporter chez l’auditeur un peu de réconfort estival. Et avec son album éponyme, le trio réchauffe les oreilles à coup de mélodies ensoleillées.

Les choses étant ce qu’elles sont, avant même de parler de Little joy on parle forcément de The strokes. Fabrizio Moretti, le batteur du groupe New-yorkais est en effet le co-instigateur du projet, ce qui permet une mise en lumière évidente.

Pour la petite histoire, ce dernier a rencontré le guitariste-chanteur Rodrigo Amarante, ex membre de Los Hermanos, lors d’un festival à Lisbonne.

Après une nuit passée à discuter au bord d’une rivière, ils ont décidé de travailler ensemble. L’idée a fait son chemin et un an plus tard,  le projet  prend forme avec Binki Shapiro comme troisième larron (larronne ?!). Los Angeles est alors choisi pour l’enregistrement et le trio fait appel à Noah Georgeson (Devendra Banhart) pour chapeauter l’ensemble.

Les onze chansons au côté roots assumé procurent l’agréable sensation de parcourir la côte ouest  en décapotable, cheveux aux vent, du sable dans les poches.

Une recette finalement assez simple : un trio, deux gars et une fille et des chansons un peu à l’arrache et sans prétention. Le tout porté par de jolies mélodies qui certes ne vont pas révolutionner la musique mais égaieront sans aucun doute le temps de l’écoute. Avec des plages qui dépassent rarement les trois minutes, on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer ni même de s’habituer. Des chansons jingles qui pourtant retiennent l’oreille et activent les muscles zygomatiques.

Rodrigo Amarante s’emploie au chant sur la grande majorité des chansons avec une nonchalance qui colle bien à l’idée. L’ensemble s’apparente un peu à une compile de l’été. On retrouve un côté Strokes (forcément) au détour de "Keep me in mind" ou de How hang to warhol", où la caisse de résonance en bois a remplacé l’ampli électrique. Dans cet album multicoloré, "Brand new start" entraînante ritournelle très sixties, avec cuivres en prime sur les refrains, répond au charme désuet de "Shoulder to shoulder" et "No ones better sake" donne dans le reggæ.

Cette diversité nous laisse penser que l’aura d’un Devendra Banhart plane décidément quelque part au dessus, surtout lorsque l’on sait que Amarante a également collaboré avec lui. Et puisqu’il serait dommage de se priver de tous les talents, Binki Shapiro prend le micro sur "Don't watch me dancing" mélange de "I started a joke"  et de "Sunday Morning"  et éclaire la jolie ballade "Unattainable".

Enfin "Evoporar"  fado portugais, conclue l’album en nous menant sur la plage de Copa cabana, autour d’un petit feu de fin de soirée.

Un peu de bossa, beaucoup de folk et de la pop, quelques accords de guitare et de l’entrain. Distrayant comme un tube d’été, Little joy permet de faire déguerpir les sombres nuages. Un album éloge des plaisirs simples, de la marguerita à écouter.