Valère Novarina, écrivain, auteur dramatique, comédien, metteur en scène, peintre est triplement à l'affiche de la Maison de la Poésie en cette saison hivernale. Avec deux spectacles, "Devant la parole" et "Le repas", et une exposition à la galerie Côté Galerie.

Scénographiée par l'auteur lui-même, l'exposition dont le titre objectivement descriptif recèle un signifiant ésotérique, récurrent également dans son oeuvre dramaturgique, "4 peintures, 111 dessins et 1 pierre", présente autour d'une pierre provenant du mont Sinaï, des fragments de son œuvre picturale et graphique de Valère Novarina.

Une oeuvre qui s'inscrit résolument dans l'art sacré et un humanisme fort, Novarina écrivant dans "Devant la parole" : "Dieu est personne et a élu tabernacle provisoire dans l'homme".

Peindre : "Jeter la matière pour voir les choses"

4 peintures donc à la thématique biblique ("Observez Adam captif", "Donné aupélican") qui ressortissent par leurs couleurs froides dégoulinantes, ponctuées de rouge, au tachisme et à à l'art informel d'où émergent des figures qui donnent à se voir.

Souvent interrogé sur sur son acte pictural, Valère Novarina précise : "Il n'y a pas d'oeuvre à exécuter, mais un combat à livrer.... Un combat contre le temps".

Dessiner : "Un alphabet d'anthropoglyphes"

L'exposition présente également une sélection de dessins, une sélection opérée parmi les 2 587 dessins réalisés en 1983 au cours d'une performance de 48 heures à La Rochelle et qui représentent les personnages du "Drame de la vie".

Parlant de la figure humaine évoquée, et invoquée, dans "Le Drame de la vie" et "La chair de l'homme", Valère Novarina indique "les personnages en tourbillons, comme un alphabet d'anthropoglyphes sauvés et perdus. Voyage au pertes du moi".

Ces personnages, nommés ("Tambour d'aplomb", "Cloueur de tout", "Paroles de docteur", "Mangeur de lui-même") ou pas, sont tracés à l'encre noire et au crayon rouge ("La parole est notre saignement dans le temps").

De dessins à main levée, entre le dessin brut et le dessin automatique, traits scandés, qui s'apparentent à la scansion de ses textes, par un geste graphique qui laisse percevoir un état de transe extatique héritage tant des expériences des surréalistes que des recherches du mouvement CoBrA.

Bonne nouvelle pour les amateurs et collectionneurs : peintures et dessins sont proposés à la vente.