Spectacle conçu et mis en scène par Sophie Perez et Xavier Boussiron avec Gilles Gaston-Dreyfus, Françoise Klein, Sophie Lenoir, Stéphane Roger et Marlène Saldana accompagnés aux instruments par Marie-Pierre Brébant et Xavier Boussiron.
Il y avait la mouche dans le lait, le cheveu sur la soupe, la couille dans le potage, voici la tête de mort en guise de boule vanille sur la tarte aux pommes de la culture bien pensante, blason de l’œuvre gombrowiczienne.
Un blason qui orne le somptueux rideau rouge de la salle Gémier à Chaillot. Car à l’occasion du quarantième anniversaire de la mort de Witold Gombrowicz, corrosif auteur et dramaturge polonais, la très virulente Compagnie du Zerep a décidé de concocter une "fête à Witold". Mais attention pas une fête ordinaire.
Une fête à la mesure du decujus introduite par un quintet de fous furieux, comédiens allumés et déjantés. J’ai nommé : Sophie Lenoir, Françoise Klein, Marlène Saldana, Gilles Gaston-Dreyfus et Stéphane Roger qui déboulent sur scène, chauds comme la braise, qui haranguent le public pour annoncer, après un tonitruant "Bonsoir la mère Albanel !", le "Gombrowiczshow".
Ce qui va suivre défie l’entendement et résiste à l’analyse. Dans un immonde décor de montagne de carton pâte digne d’un film d’horreur de série B, que des freaks à tête humaine s’acharnent à escalader tels des Sysiphes lynchéens, sous l’auspice d’un corbeau pendu qui rappelle le meilleur de messagers d’Annette, se déroule un spectacle dadaiste qui, entre commedia dell’arte, happening, parodie burlesque et Rocky Horror Picture Show, se décline en une délirante suite de tableaux flamboyants et dynamités.
Sophie Perez et Xavier Boussiron explorent le grand zoo baroque et tragi-comique de la vie, arrachent les masques jusqu'à l'os comme s'ils pelaient un oignon et dissèquent, sans anesthésie, la condition humaine dans ce qu’elle a de plus grotesque, pathétique et d’absurde avec une irrévérence roborative et un humour trash jubilatoire.
Leurs délires et la prose de Gombrowicz sont servis
par des comédiens frénétiques et des comédiennes
performeuses hallucinantes qui décoiffent. Pour rire
avant que de mourir... de peur de mourir avant d'avoir ri !