La preuve de David Auburn, adaptation de Jean Claude Carrière, mise en scène de Bernard Murat avec Anouk Grinberg, Rufus, Anne Consigny et Michael Coen
Comme beaucoup de pièces américaines, la preuve nous fait partager un épisode fort de la vie de personnages environnés d'amour et de nostalgie. La mort du père, mathématicien qui a sombré dans la folie, plonge sa fille, qui lui a conscaré plusieurs années de sa vie, dans le chagrin bien sûr mais aussi dans le désoeuvrement. Comment rejoindre le monde de la réalité après avoir vécu au rythme d'un dément hors de ce monde? Et si cettre traversée du désert avait servi à une transmission de la pensée et de l'oeuvre de façon plus durable que la transmission de la vie? Quelle preuve en apporter?
Et puis il y a Anouk Grinberg, comédienne "habitée" au sens posiitif du terme, qui incarne cette jeune femme hors norme, fragile et pourtant si forte avec une sensiblité et une profondeur extremes. Seul Rufus peut, avec son incarnation de mathématicien lunaire, lui donner la réplique avec brio, tant les deux autres personnages paraissent transparents.