Quatre ans après Feather and Stone, un premier disque qui s’est écoulé à 70000 exemplaires, notamment par le bouche à oreille, Tom Baxter récidive avec Skybound. L’album qui est sorti chez nous il y a quelques mois a  reçu un accueil chaleureux outre-manche et connu une forte exposition médiatique grâce notamment à la chanson "Better" inclue dans la BO de la comédie Run, Fat Boy, Run de David Schwimmer (Le Ross de Friends). Connaissant le bon goût musical des anglais on se dit que l’on a peut-être affaire à une belle découverte. Seulement de l’Angleterre peut venir le meilleur comme le pire. Les british ont la capacité de s’enthousiasmer pour à peu près tout. A nous de faire le tri...

En fait, ça ne commence pas trop mal. L’album s’ouvre sur "A night like this" au son d’une guitare acoustique sur un rythme chaloupé et la voix soul de Tom Baxter glisse sympathiquement au travers des enceintes. On est à la limite de trouver ça original. Mais très vite, dès la deuxième chanson pour être précis, on comprend le truc, à savoir une petite pointe de "world music" dans de la pop et ça devient rapidement insupportable. Ainsi "Skybound" est porté par un thème arabisant et "Tell her today" tombe dans la gypsie attitude.

Et quand l’anglais ne joue pas la carte world, il fait le coup de l’émotion : Que ce soit avec "Better" , ballade guimauve, "Miracle" mièvrerie plombée de cordes à gogo, qui d’ailleurs me fait étrangement penser au générique de Chateauvallon (petite référence télévisuelle que les moins de tente ans, heureusement pour eux, ne peuvent pas connaître) ou bien avec le grandiloquent "Tragic", chanson au titre excellemment choisi, avec une réverb exagérée sensée donner de la profondeur et en rajouter dans le côté larmoyant, Tom Baxter en fait trop. Et bien sûr, ce dernier ne fait évidemment pas dans le petit format. Avec dix chansons de 4 à 7 minutes trente, le temps parait long. Je pourrais dire que les chansons prennent le temps de se développer laissant le temps à l’émotion de s’installer. Mais en fait, il faudrait alors comprendre que ça ne décolle jamais vraiment et que c’est mièvre au possible.

Tom Baxter joue l’émotion à fond, et peut-être est-ce la faute à mon cœur qui n’est pas celui d’une adolescente de 14 ans, mais j’avoue que ça n’a pas vraiment produit chez moi l’effet escompté. Présomptueux et surjoué, Skybound  donne un ensemble sirupeux qui dégouline de tous les côtés. A éviter soigneusement si l’on ne veut pas se tacher.