Juan Trip', c’est Basil Compain, musicien français qui aime exhiber son histoire faite de liens avec les mouvements hippies et psychédéliques originaires des années 60. Sur son site officiel, on peut lire, en deux textes biographiques, la légende de son baptême chamanique comme Juan Trip' et aussi l’histoire de sa croissance au sein d'une communauté hippie, avec un éveil précoce pour la guitare. Tout ceci dans un style très mythologique.
Le présent Fire Place est son quatrième album original et, s’il y a un mot pour le résumer, c’est psychédélique. L’écoute de l’album ravive à ma mémoire de multiples références : des bandes sonores des films de Quentin Tarantino aux paysages musicaux de Ry Cooder, des guitares indiennes des Velvet Underground ou des Rolling Stones aux délires de la phase plus hallucinogène des Pink Floyd de Syd Barrett. Fire Place est véritablement un trip acide.
Et c’est cette tendance à la dérive psychédélique qui prévaut tout au long de l’album, marqué par une domination écrasante de la guitare de Juan Trip' (et quelle guitare !) sur tous les autres instruments. La vérité, c’est que Fire Place est, instrumentalement, une œuvre séductrice. Cependant, j’ai trouvé qu’il lui manquait de la créativité et de l’originalité, car elle se limite à présenter une succession de modèles sonores facilement reconnaissables, sans rien leur apporter de nouveau. Les diverses musiques de l’album m’ont touché avec une intensité irrégulière, en me faisant osciller entre l’ennui ("Custom ride"), l’intérêt ("Be my blue"), le paternalisme ("She’s on a trip") et l’enthousiasme ("Fireplace", "Florida", "Cristal Mass Explode", "Separated Mind").
En somme, j’ai aimé Fire Place, bien que je l’aie trouvé déséquilibré et peu original. Un reflet de l’auteur ? On le verra dans ses prochaines œuvres.