Drame d'Alfred de Musset, mise en scène de Karim Belkacem, avec Léon Bopnnafé, Thibault Duval, Mickael Gaudin, Olivia Ross, Adrien Teyssier et Loïc Vidal.

Au programme du Théâtre de l’Orme, qui nous séduit avec sa programmation éclectique, la pièce "Andre Del Sarto" d’après Alfred de Musset.

L’auteur s’inspira, comme pour Lorenzaccio, d’un épisode historique qui se passe à Florence : le peintre Andre Del Sarto est un artiste reconnu, qui jouit des faveurs de la cour. Il a une école et des élèves qui l’assistent. Malgré les honneurs, il est rongé par le doute, il n’est plus sûr de la qualité de ses productions. Lucrèce, sa femme, en aime un autre, son plus brillant élève et son ami le plus cher : Cordiani.

Karim Belkacem s’est attaché à peindre la douleur d’un homme abandonné, qui ne saurait trouver d’apaisement, pour qui la colère, la vengeance deviennent dérisoires. N’accusant que le sort, il ne croit même pas à son rôle de mari trompé qui doit laver son honneur sali dans le sang de son ami. Musset représente un homme chancelant face aux règles sociales.

Le metteur en scène, avec des moyens très simples, resserre la pièce au plus près du drame, dévoilant la faiblesse de celui pour qui les modèles passés ne sont plus assez solides pour apporter une consolation, une réponse à une détresse plus profonde. On sent la sincérité des acteurs et leur engagement à défendre que la mort du "coupable" est absurde puisqu’elle ne saurait réparer la perte et ranimer les croyances passées.

Le parti pris de la troupe insuffle une grande modernité à la pièce de Musset, servie par un jeu d’une grande intensité.