La Galerie Daniel Templon consacre ses deux espaces de la rue Beaubourg aux œuvres récentes de Jim Dine.
Né en 1935, peintre, sculpteur, dessin, pionnier du happening et du Pop Art, ses amis se nomment Robert Rauschenberg, Claes Oldenburg, Roy Lichtenstein,
Jim Dine explore depuis longtemps une iconographie personnelle résolument autobiographique, presque à rebours, puisque le dernier thème récurrent en date est Pinocchio.
Pinocchio, inventé en 1881 par l'italien Carlo Collodi, transposé à l'écran, sous forme d'un dessin animé, par Walt Disney fut à l'origine d'un choc traumatique chez le petit menteur qu'était Jim Dine enfant.
Et il apparaît en 1999, dans "Me, Dangling", un autoportrait photographique de Jim Dine, se superposant à son visage. Depuis, la figure de Pinocchio s'impose.
Jim Dine y voit une double métaphore de la création artistique, le geste créateur du charpentier et le douloureux parcours de l'artiste similaire à celui du pantin qui veut accéder à la condition humaine.
Artisan qui aime travailler la matière, graver le métal et tailler le bois, Jim Dine édifie des figures totemiques en bois grossièrement taillé, le corps du pantin émergeant à peine du tronc et le visage aux traits brouillés qui commence son périple d'identification.
La Galerie Daniel Templon expose également une suite de lithographies avec rehauts manuels de couleurs réalisées en 2006 par Jim Dine.
Elles illustrent les en-têtes des chapitres de l'ouvrage de Collodi réalisées par l'atelier Michael Woolworth à Paris en 2006 et réunies dans un coffret fait de planches de bois blanc designé par Jim Dine et Daniel Clarke.
Des lithographies très expressives qui, par l'association libre du texte et du dessin, procèdent à des variations autour du personnage et à la déconstruction du texte qui s'éloignent des illustrations narratives.