La Pinacothèque de Paris consacre une exposition à Emmanuel Radnitzky, connu sous le nom de Man Ray.

Man Ray, c'est le troisième homme, avec Picabia et Duchamp, de l'aventure "Dada en Amérique" dont le nom est indissociablement lié à l'histoire de l'art moderne en France.

Le grand public ne connaît guère de cet homme né outre-Atlantique qui fut plus parisien qu'américain, et reconnu en France qu'aux Etats Unis, enterré à Paris dans son quartier de prédilection, au cimetière du Montparnasse - son épitaphe, "Unconcerned but not indifferent", étant reprise en sous titre de l'exposition - que le photographe et quelques photographies emblématiques tel le cliché "Blanche et noire" retenue, pour moitié, comme visuel de l'exposition.

Mais Man Ray était aussi peintre, sculpteur, illustrateur, plasticien et cinéaste, et en ouvrant "L'Atelier Man Ray", la Pinacothèque propose un voyage dans la planète Man Ray.

En effet, cette exposition ne revêt pas vraiment le caractère d'une rétrospective même si, sous forme d'un accrochage chronologique, elle couvre l'ensemble de son œuvre, ni d'un parcours didactique.

Elle s'inscrit dans une démarche analogue à celle qui avait présidé à l'exposition d'ouverture de la Pinacothèque Roy Lichtenstein - Evolution" : lever le voile sur l'environnement et le processus créatif d'un artiste qualifié de "polyvalent".

Par ailleurs, elle ne procède pas à un recensement des œuvres dispersées dans le monde.

Les commissaires de l’exposition, Noriko Fuku, conservateur japonais indépendant et professeur d’art et de design à l’université de Kyoto et John Jacob actuellement directeur de la Fondation Inge Morath à New York, ont uniquement puisé dans le considérable fonds du Man Ray Trust.

Celui-ci gère les oeuvres faisant partie de la succession de Man Ray, hors la dation faite au Musée National d'Art Moderne, qui permet, également, d’exposer des œuvres totalement inconnues.

Documents, études, objets et outils voisinent avec les oeuvres pour cerner un périple avant gardiste.

Voyage à Montparnasse, avec des portraits des figures majeures des heures chaudes de Montparnasse, clin d'oeil, avec l’échiquier créé par Man Ray, à la fameuse partie d'échecs qu'il mena, en 1924, avec Duchamp sur le toit du théâtre du théâtre des Champs-Elysées, sous le jet d'eau de Picabia, qui ouvre le film "Entr'acte" de René Clair.

Voyage au pays des ombres et lumières aussi avec ses expérimentations photographiques et ses illustrations pour les recueils de poèmes "Facile" et "Les mains libres" de Paul Eluard.

L'exposition fait aussi la part belle aux lithographies et huiles surréalistes.