La Maison du Danemark propose une exposition consacrée à Asger Jorn, un des membres fondateurs du mouvement CoBraA, qui constitue la figure majeure de la peinture moderne danoise.
Cette exposition rétrospective trouve naturellement sa place à Paris qui a joué un rôle déterminant dans le parcours artistique d’Asger Jorn puisque, venu suivre les cours de Fernand Léger, il y rencontrera de nombreux compagnons de route.
Une soixantaine d’oeuvres, émamant tant des musées que de collections particulières, exceptionnellement réunies y sont présentées.
Un nomade avide d'aventures collectives
Dépourvu d’ambition personnelle, Asger Jorn se passionne pour toutes les expérimentations qui tendent à l'annihilation de la représentation et à l'abolition de l'art marchand.
Ainsi son nom est associé à l'Internationale situationniste, au Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste, à l'Institut scandinave de vandalisme comparé et il fut même membre du Collège de Pataphysique.
Et il fut également l'un des fondateurs du fugace mouvement CoBrA qui pronaît l'art spontané : "L’art est dans toutes les actions de gens heureux. L’art est joie de vivre, il est le réflexe automatique de notre position dans la vie."
Entre abstraction lyrique et figuration expressionniste
Après avoir exploré l'art naif et l'art brut, des "Visions spontanées" aux "Peintures de luxe" en passant par les "Créatures importunes", Asger Jorn recherche de la spontanéité de la création avec une palette rutilante riche du bleu CoBrA..
Il s'essaie au dessin automatique avec son "projet d'automatisme psychique", abandonne le pinceau, pratique le dripping et peint des toiles déjà peintes. Peintre, il est aussi sculpteur, historien d’art, philosophe, musicien.
Voilà donc un CoBrA, peu connu du grand public, qui a laissé son empreinte sur l'art contemporain.
Celui que Jacques Prévert qualifiait de "vandale héréditaire, péninsulaire, ingénu et hilare".