Comédie dramatique de Dostoievski, mise en scène de Stanislas Grassian avec Luc Altadill, Marco Candore, Jacques Courtès, Stanislas Grassian, Lise Hervio, Claudia Morin, Isis Philippe et Axelle Simon.
Avec "Le songe de l'oncle", Doistoievski livre une satire sociale caustique de ses contemporains sous le fard d'une comédie. L’arrivée d’un vieux prince décrépi, mais célibataire et riche, cause un grand émoi dans le microcosme de la petite bourgeoisie provinciale russe, notamment parmi les dames, à une époque où le mariage était la seule et inexorable destinée de la femme.
L'une d'entre elles, réaliste et pragmatique, soucieuse de trouver un mari à sa fille déjà "avancée" en âge, et surtout dont la réputation pâtit d'une passion malencontreuse pour un jeune homme de condition inférieure, malade et désargenté, y voit un parti inespéré et une opportunité à ne pas rater.
Dans une partition musicale, originale et intéressante, de Luc Altadil, Stanislas Grassian met en scène avec sagacité et modernité cet épisode de la comédie humaine qui mêle le rire du désespoir au tragique et donne une traduction judicieuse et réussie à cette comédie burlesque dont le pathétisme tragique avance masqué, de la bouffonnerie au grotesque, comme une sarabande infernale autour de la jeune fille, seul personnage encore dans l'humanité.
Et si le public est particulièrement sensible à la prestation spectaculaire de Marco Candore, dans le rôle du vieillard cacochyme au visage recouvert d'un masque de compression, tous les comédiens sont à la hauteur de l'exercice et concourent à la réussite de cette impitoyable pantomime.