Laurent Avenel, un nom qui sonne comme un écho lointain dans la vaste scène musicale française. Et pourtant, quand on sait qu'il a fait les ouvertures d'artistes comme Noir Désir ou Bénabar en passant par Zebda et les Négresses Vertes, l'on se dit qu'après tout, le Monsieur est loin d'être un débutant.
Volage, bohème, musicien sûrement, Laurent Avenel a mis du temps à faire son trou, à se trouver. D'abord un pied sur la scène Punk, puis Rock, dans quelques groupes aux noms obscurs, Pull-Bô, Charlie Badgoose, Quartier Larcin, celui-ci se prend d'un délire poétique voir prophétique, et se décide pour une écriture plus solitaire, plus personnelle. En somme, une écriture qui lui ressemble et qui lui appartienne.
Riche de son expérience, il prend ses sonorités dans des influences diverses et variées qu'il harmonise avec nonchalance, tel l'un de ces chats de gouttière tout droit sortis des Aristochats. Oui, Laurent Avenel est un Cats, un vrai. Rock, Raggae, Blues, etc. Son univers s'affine, s'exprime dans une fraîcheur simple mais pas simpliste, séduisante mais pas tape à l'oeil, qui n'est pas pour déplaire.
Et le voilà parti sur la route, s'entourant de sa petite bande : le batteur de Thomas Fersen ou le guitariste de Calogero entre autres, et Bruno Ehlinger derrière les manettes (Henri Salvador, Viktor Lazlo…), pour nous livrer Non Mais…Oui!.
Un album qui sonne comme une incertitude, une contradiction déroutante et passionnante, qui fait naître les émotions et bouscule les idées, au rythme des cordes qui s'échauffent. Laurent Avenel sort de sa rêverie et annonce la couleur, nous murmure à l'oreille au travers d'une voix calme portée par une guitare acoustique qui sonne comme une ballade, une invitation à la découverte, à sortir du "Désert".
Le musicien nous ballade dans un univers à la fois Rock "Non mais...Oui" avec des accents métalliques Old School couplé a une basse groovy, une disto un peu trop timide dans "Musc" (Ce n'est pas non plus la volonté de la maison de faire péter la saturation), néanmoins plus présente dans "Comme des ailes".
L'album nous fait aussi accoster sur des rivages à forte consonance Raggae avec "Miss Hope and Mister Love", "L'Idiot" où le synthé s'exprime en harmonie avec une guitare en son clair, dans une ferveur festive typique au genre. Le vrai visage de Laurent Avenel se dévoile dans "Le vent violon", "J'y crois", où celui-ci seulement accompagné de sa guitare nous enivre de sa poésie onirique.
Reste le petit dernier "Les Amants Douloureux" avec sa basse Blues, sa guitare qui pleure via une wawa prenant sa place dans des bends aériens, et bien sûr la voix toujours présente de Laurent Avenel incisive et amoureuse en duo avec une voix féminine suave et douce.
Une recette qui fera le bonheur de son chef d'orchestre, un album harmonieux, frais, qui s'écoute sans fin. Un voyage dans un monde de douceur sûrement pas naïve. En somme un album qui vaut la peine de se prendre un moment au calme et sans distraction.