Pièce de John Steinbeck adaptée et mise en scène par Xavier Simonin avec Xavier Simonin, Manu Bertrand ou Glenn Arzel, Stephen Harrison ou Sylvain Dubrez, Claire Nivard ou Mary Reynaud.

En Oklahoma dans les années 30, Tom Joad après avoir purgé une peine de prison retrouve sa famille de fermiers mais une tempête de poussière détruit tout, laissant la terre aride. Chassés par les propriétaires, les Joad quittent alors leurs champs dévastés pour rejoindre la Californie sur la route 66 en quête d'un avenir digne.

L'adaptation du chef d'oeuvre de John Steinbeck par Xavier Simonin se concentre sur l'épopée de la famille Joad, ainsi que la restitution, avec l'apport précieux de la musique, de l'ambiance des Etats-Unis durant cette époque de la Grande Dépression et la montée invisible de la colère face à l'injustice sociale.

Elle permet aussi d'appréhender l'état d'esprit des émigrants face à la famine, la dureté de la nature, l'hostilité des californiens et la violence des riches propriétaires terriens qui finiront par les exploiter. Seule la solidarité et le courage dans les épreuves qu'ils traversent leur permettront de continuer de croire à un destin meilleur.

Sur scène, dans les costumes aussi sobres qu'évocateurs d'Aurore Popineau et les lumières fines de Bertrand Coudrec, Xavier Simonin, comme il l'avait fait avec bonheur pour "L'or" de Blaise Cendrars, déroule le fil d'un récit aussi bien tissé et magnifique que bouleversant.

Les musiciens : Claire Nivard à la guitare, Glenn Arzel au banjo (compositeurs tous deux des musiques originales) et Stephen Harrison à la contrebasse, dans une merveilleuse écoute, donnent du relief à cette épopée qu'ils illustrent avec des airs traditionnels ou des créations (sous la direction musicale émérite de Jean-Jacques Milteau).

Participant par des mimiques, des regards ou au jeu pour des petits rôles tout au long du spectacle, ils accompagnent on ne peut mieux la performance magnifique de Xavier Simonin. Ils sont exceptionnels.

Conteur hors-pair impressionnant, le comédien passe d'un registre à un autre avec énergie sans diminuer jamais la flamme qu'il fait éclairer toute cette épopée. Et qui en donne un écho particulièrement troublant dans le contexte actuel.

L'ensemble brille comme un joyau théâtral qu'il ne faut en aucun cas rater !