"Lovin’ you’s worse than, customer service, can you imagine ?"

Avec un album tous les dix ans, c’est avec un rythme de sénateur que Tobias Jesso Jr. revient au disque. Le Canadien n’est pas resté à se la couler douce, à faire la fête et à profiter du succès de son premier disque Goon sorti en mars 2015. Pas vraiment puisqu’il a fait une belle dépression (Goon était déjà traversé par une rupture et par le cancer de sa mère) et a travaillé pour Justin Bieber, Adèle, Rosalìa, Harry Styles, FKA Twigs, Bon Iver

Les poches pleines et vraisemblablement, le cœur et l’esprit réparé, le Canadien s’est réinstallé derrière son piano. Si on retrouve cette intimité (la production donne l’effet d’être assis à côté du piano), ce style qui évoque Randy Newman (le caractère en moins), Brian Wilson ou encore Harry Nilsson, quelques belles chansons ("I love you", "Bridges", "Rain", "Lullaby") on a clairement perdu en évidence mélodique et en intensité.

Sans faire un vilain jeu de mot, si ce disque brille, c’est surtout pour sa monotonie et la fadeur des compositions (un comble quand même…) : istesso tempo, architectures harmoniques itératives. Pas déplaisant, Tobias Jesso Jr. a du talent, mais trop souvent insipide.