"Un nom d’homme sur votre musique et elle serait sur tous les pupitres" Franz Liszt à propos de Marie Jaëll

Charlotte Sohy, Jeanne Leleu, Rita Strohl, Liza Lehmann et maintenant Marie Jaëll. Le label La Boîte à Pépites continue de remettre en lumière des compositrices oubliées.

Marie Jaëll donc, pédagogue, pianiste et compositrice. Enfant prodige, née en août 1846 dans une famille d’agriculteurs aisés d’Alsace du Nord, elle obtient brillamment le Premier Prix de piano du Conservatoire de Paris en 1862. Épouse du pianiste Alfred Jaëll.

Il y a chez elle une constante recherche, celle du bon geste, du geste juste. Bon geste du musicien, elle consacrera ses recherches sur le toucher pianistique, s’aidera des avancées des sciences psycho-physiologiques en travaillant avec Charles Féré. Pour elle pour obtenir le bon geste, il faut travailler l’oreille et la main mais également le toucher, la vue et les capacités mentales du musicien.

"L'éducation de la main devrait être considérée comme une des bases de l'éducation du cerveau [...] Les hautes mathématiques auditives que nous enseigne l'art musical se complètent par le géométrie sensitive qui apparaît dans l'art du toucher".

Sa méthode qui en découlera fait encore référence à notre époque.

Ce bon geste, on le retrouve également dans son écriture, dans ses compositions. Et la justesse Marie Jaëll ira la chercher plus dans un certain "académisme romantique" (influence importante de Saint-Saëns qui a été son professeur et de Liszt dont elle et son mari étaient très proches) que dans une audace moderniste.

Le Quatuor avec piano en sol mineur (1875) en est un parfait exemple d’une belle maîtrise structurelle et mélodique. Pour accompagner le Quatuor avec piano : Dans un rêve pour violon, violoncelle et piano (vers 1881), une Romance (1882) et Ballade pour violon et piano (1886). Des pièces pas inintéressantes mais qui n’atteignent pas les qualités formelles du Quatuor avec piano.