Très belle réussite que ce Concerto n°2 de Brahms sous les doigts du pianiste Francesco Piemontesi accompagné du Gewandhausorchester Leipzig sous la baguette de Manfred Honeck.

Piemontesi qui nous avait fascinés chez Mozart dans le Concerto n°25 avec le Scottish Chamber Orchestra sous la direction d’Andrew Manze, dans un incroyable disque consacré aux Oiseaux exotiques d’Olivier Messiaen, au Concerto en sol de Maurice Ravel et à celui d’Arnold Schoenberg avec Jonathan Nott et l’Orchestre de la Suisse Romande, dans le 4ème concerto de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France placé sous la direction de Robin Ticciati, dans la grande Sonate en si mineur de Liszt, dans la sonate "Waldstein" de Beethoven.

Comme à chaque fois, le pianiste est porté par une vision de l’œuvre. Ici, elle est d’une incroyable luminosité. Une lumière bienveillante, apaisée. Il y a de l’éloquence dans chaque phrase, de la justesse, de la sophistication.

Dès l’ouverture par le cor jusqu’à la dernière mesure, on est porté, en lévitation, on vibre dans l’allegro non troppo et dans l’allegro appassionato, on pleure dans l’andante alors que le dernier mouvement nous redonne un large sourire et nous laisse le cœur léger.

Tout est d’une incroyable fluidité, d’une très grande maitrise technique (en ce qui concerne Piemontesi naturellement, mais saluons la belle phalange des vents, le premier violoncelle et son solo à fendre le cœur dans le 3ème mouvement). Et puis cette tension de la première à la dernière minute, ces dynamiques exacerbées, cette profondeur, cette clarté dans le son (et un réel équilibre entre le pianiste et l’orchestre avec une grande palette de nuances et de couleurs, toujours sans aucune exagération) qui illumine chaque détail.

En cerise sur le gâteau, les 3 Intermezzi !

Une très grande interprétation, absolument magnifique.