Ce disque aurait pu ne jamais sortir. Après un magnifique EP Toucan sorti en 2023, une série d’événements douloureux avait mis un coup d’arrêt à la carrière musicale de la jeune chanteuse Julii Sharp. La superbe lumière qui irradiait tout au long de ces chansons s’était éteinte. Et puis il faut bien que la vie reprenne ses droits et donc ce Burning Line.

Julii Sharp a ouvert en grand portes et fenêtres d’une pièce trop longtemps fermée. Et la vie s’y engouffre. Même si c’est dur, même si il faut exorciser la douleur, les sujets abordés dans ce disque sont assez durs.

Alors sortir cet album devient une nécessité, la fin de quelque chose et le début d’une autre. Il contiendra une nouvelle énergie, quelque chose de plus direct, plus brut, avec un son plus compact, une énergie que la chanteuse et les musiciens (Olivier Cussac, Paul Couvreur, Felix Roumier, Tristan Bocquet) avec qui elle forme un véritable groupe ira chercher dans un enregistrement en live.

Si Toucan était une chrysalide pop-folk, Burning Line est un papillon qui au folk et à une pop lumineuse (le magnifique "Burning Line", "Phantom", "Loratzerat", "Atmosphere") ajoute des couleurs plus rock ("Pirate in the room", "Chrysalis"). Avec sa maîtrise mélodique, sa rondeur, ses jeux de tensions et détentes, sa fragile intensité, ses atmosphères, un chant rappelant parfois celui de Carla Torgerson, ce disque parlera aux amateurs entre autres de The Walkabouts, de Karen Dalton, de Leonard Cohen. Superbe.