Spectacle de Olivier Choinière, mis en scène par Karim Bouziouane avec Aude Canaud, Emma Crupaux, Benjamin Normand, Florian Saramon.

L'auteur nous fait pénétrer dans l'esprit tourmenté de Carole, caissière chez Walmart et fan de Céline Dion.

Démiurge et Oracle d'un monde qui n'appartient qu'à elle, où les collègues de travail ne sont que des pions dans l'élaboration d'un scénario solipsiste, Carole va faire se mêler les scènes sans transitions notables, gommant volontairement les repères. On bascule de la demeure paradisiaque de la Diva Québécoise à quelques scènes sordides d'un fait divers épouvantable sans même s'apercevoir de la rupture.

Les frontières entre les mondes sont floues. On navigue de l'une à l'autre sans toujours s'en apercevoir, le tout dans mode descriptif et objectif.

Les changements de ton surprennent également, on passe du slapstick le plus débridé à des passages quasi-insoutenables, tout cela en quelques minutes.

Le jeu des comédiens est parfait, la mise en scène taillée au cordeau. Techniquement, l'œuvre est irréprochable mais cet ovni théâtral en déroutera plus d'un, flirtant entre le surréalisme et la schizophrénie, il ne laissera personne indemne, c'est certain.