Spectacle de Lionel Cecilio, mis en scène par Jean-Philippe Daguerre avec Lionel Cecilio.

Le jeune animateur d'une radio libre va apprendre par sa grand-mère Céleste tout un pan de son histoire familiale et de son pays d'origine, le Portugal : la dictature de Salazar pendant 48 ans et la révolution des oeillets à laquelle sa grand-mère a beaucoup contribué.

Avec "La fleur au fusil", Lionel Cécilio rejoue la vie de Céleste depuis l'enfance et incarne seul tous les personnages qui peuplent son récit.

Le comédien dont on avait déjà décelé le potentiel dans son premier seul en scène "Voyage dans la mémoire d'un fou" explose dans ce vibrant hommage familial ainsi que pour tous ceux qui ont oeuvré pour la liberté.

Dans ce récit qui se passe essentiellement au Portugal, Lionel Cécilio a trouvé un subterfuge pour utiliser les deux langues. Ce qui donne encore plus d'authenticité à l'ensemble.

C'est avec tout le talent qu'on lui connaît, de Jean-Philippe Daguerre à la mise en scène, que le comédien va entraîner le spectateur dans ce récit haletant.

D'une extrême précision dans les gestes et à la fois une grande liberté pour camper avec des mimiques singulières et une énergie débordante, des personnages tous très bien dessinés, il rayonne dans chaque scène.

Le texte ciselé déroule un récit parfois dur ou violent qui n'omet rien des brutalités de la dictature mais qui offre aussi des moments drôles ou émouvants.

Une simple chaise et des lumières fines de Moïse Hill pour des transitions habiles que la mise en scène flamboyante de Jean-Philippe Daguerre magnifie.

Le spectacle se termine en apothéose et émotion lors de la révolution des oeillets à Lisbonne en avril 1974 avec la victoire de la démocratie et résonne aujourd'hui avec pertinence et acuité.

Lionel Cécilio dispense avec un talent éclatant une performance physique impressionnante et une prestation théâtrale grandiose à applaudir absolument !