Le libraire se cache est un libraire qui possède une librairie de bandes dessinées quelque part en france.

Paradoxalement, Le libraire ne se cache pas tant que ça. Il suffit de chercher (à peine) sur Instagram pour se rendre compte qu'il en a un, de compte, et qu'il y publie régulièrement des anecdotes bien senties directement issues de son expérience de libraire.

Anecdotes nourries par son quotidien, par ses clients, qui donnent toujours le sourire : parfois un sourire joyeux, parfois un sourire compatissant, parfois un sourire un peu mélancolique. Quoi qu'il en soit, il faut lui reconnaître un sacré talent pour décrire en peu de mots une situation et nous faire nous sentir comme chez nous.

D'ailleurs à propos de se sentir chez nous, ce libraire qui ne se cache plus tellement à aussi mis en place un club de lecture avec tout le confort moderne, c'est-à-dire chacun chez soi avec des échanges entre lecteurs sur un serveur Discord. Il faut vivre avec son temps.

Le libraire se cache a décidément bien des talents et il faut y ajouter l'écriture d'un scénario de bande dessinée (Jim Thorpe chez Delcourt) et donc, désormais et depuis septembre 2025, l'écriture de ce premier roman, Journal d'un libraire qui ne croyait plus aux histoires chez J'ai Lu.

Alors Le Libraire Se Cache est-il aussi talentueux pour faire passer des émotions de son écriture "simple" mais au pouvoir évocateur dans un roman que dans quelques lignes sur Instagram ? La réponse est oui, un grand oui même tant on a envie d'aller au bout de ses 283 d'une traite, sans jamais lâcher le bouquin.

Pourquoi ? Parce qu'on retrouve dans cette histoire tout ce qui fait le sel de ses brèves de réseaux sociaux. Du doux, du triste, du beau, du tendre, des personnages attachants, du suspens même et surtout une plume aussi légère que percutante dans les émotions qu'elle veut transmettre. D'ailleurs au travers de l'histoire de ce roman, on retrouve par petites touches des petits instants croisés sur Instagram. Loin de sentir le réchauffé, la mise en scène du récit apporte de la profondeur à ces personnages que l'on aime reconnaître. Robert en tête évidemment.

L'histoire au fait, c'est quoi ? C'est l'histoire d'un gars qui ouvre une librairie dans un village perdu. Problème, il a développé une sorte de rejet des livres et ne lit plus depuis un événement particulier. Dans ce village, il y rencontre des tas de gens qui vont d'une façon ou d'une autre l'aider à prendre en main son avenir en surmontant son passé.

C'est beau et tendre, la larme à l'oeil n'est jamais loin et on se sent incroyablement bien dans ce livre qui, par ici ou par là, parlera à chacun de nous dans ses relations à l'enfance, à ses parents, ses amis, à la vie en société ou à cette si mal nommée "zone de confort". L'écriture est fluide et nous envoie plein d'images à la figure tant on visualise sans peine cette librairie, mais aussi Robert ou Alice, le village et sa rue principale, les piles de livres ou ce banc de l'école par lequel finalement tout arrive.

Ce livre est un peu une lettre "d'amour" (ou de mise en garde ?) à la lecture, aux lecteurs, quels qu'ils soient. Parce qu'un livre n'est peut-être pas un médicament universel contre tous les maux mais il est souvent le meilleur moyen de communiquer, d'aimer, de se construire des souvenirs à travers quelques pages, qu'elles fussent issues d'une grande œuvre ou d'un carnet de notes.

Un beau premier roman qui procure de belles émotions, et ce n'est pas si souvent.