Si le nom de Jean-Marie Leclair (1697-1764) n’est pas passé à la postérité pour le grand public, il est pourtant un compositeur majeur du style baroque français. Essentiel même pour l'école française de violon du XVIIIe siècle. On parle de lui dans le Mercure de France en 1753 comme "l’artiste le plus célèbre qu’ait eu la France pour la musique purement instrumentale".

Ce sont d’abord ses talents de danseur qui vont lui permettre de voyager, il fut quelque temps premier danseur et maître de ballet à Turin, c’est là-bas qu’il se formera à l'école italienne de violon. La très large influence du style italien mélangé à celui français "la réunion des goûts", un je-ne-sais-quoi de polyphonie allemande, donneront à sa musique un équilibre formelle, une densité dans une écriture à l’élégante retenue, contrapuntique, aux mélodies soignées.

L’interprétation virtuose, documentée (le choix des archets, des cordes...), habitée que donne Stéphanie-Marie Degand avec l’ensemble La Diane Française de ses concertos pour violon, quintessence d’un art qui n’a rien à envier à Locatelli ou Vivaldi, en est la parfaite illustration ! Même si cela manque parfois un peu de "fantaisie", la violoniste penchant plus vers le côté français qu’italien (versant préféré par exemple par Luis Otavio Santos). Parce que bien plus intéressante, dynamique, colorée (proche des versions de Leila Schayeg) et avec plus d’esprit et de caractère, que celles de Simon StandageJean-François Paillard et surtout celle bien terne d’Igor Ruhadze, cette intégrale est à découvrir !