Depuis sa création, en version sextet, l’ensemble Prima Kanta, emmené par le saxophoniste et clarinettiste Laurent Rochelle, a toujours cultivé une certaine différence.

Son premier disque, 7 variations sur le Tao, (2021) s’inspirait de la musique minimaliste et répétitive de Terry Ryley (notamment In C) avec son concept de modules écrits mais aux développements aléatoires puisque les musiciens les jouaient quand ils voulaient et au rythme qu’ils voulaient.

Moins conceptuel, et resserré en version quatuor, avec Rébecca Féron (harpe électro-acoustique, voix), Frédéric Schadoroff (piano, synthétiseurs), Arnaud Bonnet (violon, voix), cet In a purple time joue plus sur les paysages sonores, les couleurs et les émotions. Le parti pris d’une musique aux influences minimalistes et répétitives mais surtout d’une formation sans basse ni batterie, ce qui ne veut pas dire, sans assise rythmique ou harmonique fonctionne toujours aussi bien. Cela laisse le champs libre aux timbres, aux dynamiques, aux nuances. Les cascades de notes de la harpe, les lignes mélodiques du saxophone et de la clarinette, le caractère du violon, la polyphonie du piano donnent à cette musique des teintes presque impressionnistes.