"C'est toujours quand on est triste que le soleil se lève"
La proie et l’ombre, ça ressemblerait presque à du Francois Dupeyron ou du Blandine Lenoir. En tout cas, cela ressemble beaucoup à Catastrophe, groupe unique, en perpétuelle évolution, mutation.
De grande troupe à quelque chose de plus resserré autour de Blandine Rinkel, de Carol Teillard d’Eyry, d'Arthur Navellou et de Pierre Joua. Quatuor auquel il faut ajouter Jérémie Arcache (Revolver) pour de subtils (et souvent très beaux) arrangements. Le groupe gagne en cohésion et lui qui avait tendance parfois à s’éparpiller, en compréhension et en profondeur.
C’est toujours coloré, intriguant mais l’introspection a très largement gagné du terrain, le lyrisme et la poésie y règnent toujours en maîtres. Surtout Catastrophe ne semble plus chercher à épater par un côté zinzin lettré, se laisse gagner par les émotions et les inquiétudes face au monde moderne. Du Big Bazar au Beau Bizarre en quelque sorte. Ou alors le groupe assume simplement, ses côtés sombres, sa poésie, ses forces et ses fragilités, Blandine Rinkel comme une véritable chanteuse. Plus de simplicité permet souvent à la beauté d’éclater.
Il y a beaucoup à écouter dans ce disque, de nombreuses pistes, quelques choses parfois proches de la chanson française d’hier et d’aujourd’hui. Et puis il y a des sommets : "Sans contact", "La proie et l’ombre", "Sauvons-nous", "Antichambre".
Le disque se termine avec "Première fois", dernière estocade d’un groupe (enfin véritablement) révélé.
