Spectacle écrit et mis en scène par Ivan Calbérac, avec Maud Baecker, Ludivine de Chastenet, Sophie de Furst, Thomas Sagnols, Sébastien Pierre, Benoit Tachoires.
C'est à l'avant-première du film L'homme de ses rêves auquel le public va assister. On accueille le réalisateur Maxence Le Guerrec et la star Alice Di Rosa. D'après eux, l'ambiance du film était merveilleuse.
Mais un spectateur venu de la salle, qui n'est autre que le chef de la cantine sur le tournage, fait entendre un tout autre son de cloche. Et nous voilà transportés sur les lieux un an plus tôt...
Entre un chef cuistot qui cherche son plat signature mais a perdu le goût et l'odorat depuis son récent covid, une actrice récemment césarisée qui a pris la grosse tête et multiplie les caprices, tout s'annonce en effet explosif.
Alors quand le financement vient à manquer, que le réalisateur est en instance de divorce et que la directrice de production aussi hargneuse qu'un pitbull, tout part en vrille.
Dans la jolie scénographie de Juliette Azzopardi et Jean-Benoît Thibaud représentant une cantine au centre d'un studio de tournage, les protagonistes vont se croiser dans cet endroit témoin de toutes les confidences.
La pièce d'Ivan Calbérac offre, entre scènes cultes et répliques percutantes, d'authentiques tranches de rire. Toute la distribution : Maud Baecker, Ludivine de Chastenet, Sophie de Fürst, Thomas Sagols, Sébastien Pierre et Benoît Tachoires s'amuse visiblement beaucoup et le public aussi.
On distinguera Ludivine de Chastenet qui compose avec toute la finesse qui la caractérise une directrice de production blasée au coeur brisé et Sébastien Pierre à la gestuelle et aux mimiques désopilantes en attachant JP, l'assistant pris entre plusieurs feux.
Ivan Calbérac, a souvent alterné entre comédie et drame (Venise n'est pas en Italie, Glenn, naissance d'un prodige ou Like) ou mélangé les deux avec des spectacles toujours photographies de leur époque.
"Une équipe formidable" n'échappe pas à la règle et, après une première partie proche de l'humour potache de la troupe du Splendid, le spectacle prend un virage brusque dans la seconde partie et laisse voir toute la tendresse de l'auteur dans des scènes qui décrivent bien les problématiques contemporaines et découvrent la vérité de chacun des personnages.
Derrière le rire, perce les difficultés de chacun à conjuguer vie professionnelle et vie privée et pour les femmes, de parvenir à faire tomber les clichés sexistes.
C'est une fois de plus fin et pertinent. Et l'ensemble, mené à cent à l'heure, permet de passer un très bon moment.
