D'Albert Camus, mis en scène par Maxime d'Aboville avec Arthur Cachia, Étienne Ménard, Oscar Voisin, Marie Wauquier.
Les Justes raconte l’histoire d’un groupe de révolutionnaires russes qui, en 1905 dans l’Empire tsariste, complotent pour assassiner le Grand-Duc Serge.
Camus interroge la légitimité du recours à la violence pour atteindre un idéal politique. Les personnages sont confrontés à un dilemme entre la justice qu'ils souhaitent instaurer et la violence qu'ils doivent perpétrer pour y parvenir.
Maxime d'Aboville dont c'est la première mise en scène réussit de belle manière un spectacle dense et sous tension permanente où il dirige au cordeau un quatuor de comédiens formidables (Marie Wauquier, Arthur Cachia, Etienne Ménard et Oscar Voisin).
Certes, il a fait le choix de resserrer la pièce en enlevant par exemple le personnage de Voinov mais le résultat est tout à fait convaincant. C'est un peu plus compliqué avec les doubles rôles, les comédiens étant tellement présents dans les rôles des révolutionnaires, mais c'est cohérent, ce choix montrant la complexité des individus, et l'ensemble tient largement la route.
On est fascinés par ce drame opaque et oppressant, porté par la remarquable création sonore de Jason Del Campo, qui résonne fortement avec notre époque. Maxime d'Aboville réussit un spectacle parfaitement abouti qui illustre avec maestria toute l'humanité de la pièce d'Albert Camus.
