"Honestly the honesty’s the only thing to say
Profit from our illness human resources will pay
Find another way cos the pressure’s got us choking
Swallowing our fears til our kids are overdosing."

Une déferlante, un tsunami sonore, voilà ce qu’est ce disque. Une sorte d’Hokuto Senshukai Ken qui ne laisse pas beaucoup de répit.

Pain to power est le premier album des Anglais de Manchester pourtant actifs depuis une dizaine d’année (les EPs sortis depuis 2023 : Knocknarea, Connla’s Well et Tír na nÓg sont des chefs d’œuvres du genre). La musique de Harry Wilkinson (voix, guitare), Matt Buonaccorsi (basse), Joe Caroll (saxophone) et Jacob Hayes (batterie) est au croisement du métal, du post-rock, de la noise, du punk, du jazz ou du hip-hop. Comme si l’on passait à la moulinette Ornette Coleman, Mogwai, Swans, Kendrick Lamar, Godspeed You! Black Emperor, Rage against the machine, Idles. Mais le groupe a trouvé sa propre signature musicale, avec notamment l’omniprésence du saxophone.
"Saoirse don Phalaistin".

Ici la rage, les textes avec des prises de positions politiques fortes : contre la société contemporaine, les politiciens, pour la lutte irlandaise contre l’impérialisme anglais, pour la liberté en Palestine, est le conducteur d’une énergie constructive. Cela s’entend dans les compostions, les lignes mélodiques, les ruptures rythmiques (parfois héritières du funk première orientation esthétique du groupe à ses débuts), les choix harmoniques. Avec trois titres (sur huit) de presque dix minutes ("Look Down On Us", "Born to die", "Reconcile"), le groupe montre qu’il sait aussi être un peu moins direct, prendre le temps de construire sur la longueur et de laisser les atmosphères s’épanouir.

Sur "Saoirse", "Liberté" en irlandais, Maruja se permet même un moment de calme, un moment de détente entre les différentes tensions.
"Can’t break the tension brittle like bone
Stress like me a burden your family beholds
Eyes to your phone and scornful in person
Feeding to feelings are always misleading."

Intense, dense, brut, intelligent c’est dingue comme parfois se prendre des coups de poings peut être absolument jubilatoire !