"And when the time is right we go
Spread our little wings and fly
Sing, we don't need a reason why
Cry if you want to cry
But this is not goodbye
There will always be
An invisible thread"
Pour être tout à fait franc nous n’aurions pas misé un kopek en 1993 à la sortie de Liberation sur une telle longévité ! Pas que le disque était mauvais, bien au contraire, il portait déjà en germe tout ce que sera la musique de Neil Hannon (élégance, richesse mélodique, pop baroque, les nombreuses références littéraires...) mais on l’aurait plutôt fait assoir à la table des beautiful losers comme The Auteurs qu’à celle d’Oasis, Blur...
Et puis il y a eu la doublette exceptionnelle Promenade (1994) et Casanova (1996), qui fera d’Hannon un compagnon de route(s). Et comme il n’aura cessé de se réinventer pour le meilleur (Fin de siècle (1998), Absent Friends (2004), Bang goes the knighthood (2010), Wonka (2023)) ou le moins bon (Regeneration (2001), Foreverland (2016), Office Politics (2019), nous voilà encore après plus de trente années ensemble à s’enthousiasmer de la sortie d’un nouvel album.
Comme un vieux couple se remémorant les si bons moments passés ensemble et oubliant un présent peut-être moins passionnant. Peut-être parce que ce Rainy Sunday Afternoon est une très agréable surprise. Neil Hannon revient à ses fondamentaux : une élégance, des mélodies magnifiques, une écriture ciselée, une pop baroque avec de subtils arrangements, tout en croisant l’humeur de Bang goes the knighthood.
Si ce Rainy Sunday Afternoon est un disque plutôt mélancolique, de la crise de la cinquantaine : sa fille qui grandit et part faire sa vie hors du foyer, la mort de son père (la mort est omniprésente dans ce disque), parlant également de l’enfance, d’accepter et trouver son bonheur dans le temps qui passe..., c’est peut-être son plus personnel. Mais il le fait avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse.
Et puis des titres qui tiendront sur la longueur : "Invisible thread", "The Last Time I Saw The Old Man", "Achilles", "The heart is a lonely hunter" (dans lequel le fantôme de Johnny Cash semble planer). Un bien beau Rainy Sunday Afternoon donc.
