On aurait tort de réduire George Antheil à son Ballet Mécanique (1923). Le compositeur américain bien que chantre d’un ultramodernisme musical, cultivera tout au long de sa carrière recherche d’américanité et un pluralisme stylistique (la Jazz Sonata, la symphonie n°1 et 3, le Ballet Mécanique, la symphonie pour cinq instruments, la Sonata n°3 "Death of machines", le Piano concerto, le ballet Dreams...), mélange d’influences allant de Stravinsky, Debussy, Milhaud, le jazz de la Nouvelle-Orléans, le ragtime, Léo Ornstein...

C’est le versant rappelant Gershwin, Bernstein ou le groupe des six, la comédie musicale que l’on retrouve dans ce pétillant Venus in Africa, opéra en 1 acte et 3 scènes sur un livret du scénariste hollywoodien Michael Dyne composé en 1954 (mais sonnant clairement comme quelque chose de bien antérieur) quelques années avant la mort du compositeur.

L'histoire, assez simple, se déroule dans le bar d’un hôtel en Tunisie. Yvonne et Charles sont en pleine dispute amoureuse. Il serait insensible, elle serait déraisonnable. Elle en viendrait à regretter son ex petit ami et son chien ! La rupture semble inévitable, mais c’est sans compter sur cette fameuse Venus in Africa.

Remercions donc chaleureusement CPO de sortir cet enregistrement datant de 2009 avec Bochum Symphony Orchestra sous la direction de Steven Sloane avec Johanna Stojkovic (Yvonne), Miljenko Turk (Charles) et Claudia Barainsky (Venus) toute en charme et sensualité. Parfaitement joué et interprété, avec tout l’esprit, le caractère, l’énergie, les couleurs nécessaires. Un pur régal à découvrir absolument !