Réalisé par Shinji Somai. Comédie, Drame. 1h53. Sortie le 4 juin 2025. Avec Rentaro Mikuni, Naoki Sakata, Haiki Oh, Kenichi Makini, Naho Toda.

Personne n'a oublié "Tokyo Club" tourné presque dix ans avant. Shinji Somai est un de ses innombrables metteurs en scène talentueux japonais dont on ne connaît que quelques films au gré de leur distribution fantaisiste.

C'est dommage pour Shinji Somai, mort à 53 ans, et qui n'a réalisé que 13 films et un documentaire.

Avec "Tokyo Club" et "Déménagement", ce sera donc le troisième film pour se faire une petite idée de la patte d'un réalisateur qui, apparemment, aime filmer les jeunes. "Jardin d'été" qui suit les vacances de trois garçons d'une douzaine d'années peut être considéré comme un film "pour enfants".

Mais ce serait très réducteur  même si les enfants passeront un bon moment en compagnie de ces trois petits nippons espiègles qui vivent à Kobe et qui découvrent un "jardin extraordinaire" en friche avec en prime un vieux monsieur irascible et pas très papy gâteau. 

Le film ne pourrait être qu'un récit où les deux générations finissent par s'entendre dans un décor retapé, débarrassé de ses herbes mauvaises mais à l'image de bien des classiques japonais, "Jardin d'été" est une réflexion sur la mort et son empreinte dans les consciences, surtout quand elle se manifeste pour la première fois. Parti comme un "Club des 3 et la maison du vieil homme", le film use de beaux symboles qui, à chaque fois, prennent le spectateur à l'improviste, comme l'épisode des lucioles et du puits. Difficile de ne pas être saisi d'émotion par ce récit d'une immense simplicité mais qui sait la valoriser sans aucun pathos.

Entrer dans le "Jardin d'été" de Shinji Somai, c'est pénétrer dans un endroit plein d'humanité. Selon ses convictions, on parlera de quiétude, de grâce ou de zen.