Spectacle écrit et mis en scène par Olivier Lusse Mourier avec Bérengère Dautun, Thomas Priscoglio, Maurine Dubus, Antoine Gatignol et Manon Potier.
En voix-off, un vieil homme raconte sa vie. Il se replonge des années en arrière.
En 1999, à trente-trois ans, Axel est alors comédien et danseur. A l'occasion de la dernière éclipse totale du vingtième siècle, lui réapparaît le Bétin. Et avec lui, des souvenirs de son enfance à Reims.
Victime d'amnésie post-traumatique, il entend en permanence la voix du Bétin (attardé mental en patois rémois). Mais à qui appartient cette voix ?
Il se rend alors chez Madame Sales, une psychanalyste pleine de bienveillance qui va le mettre en confiance. Au cours des visites régulières dans son cabinet, Axel va faire ressurgir des secrets des ténèbres et réussir à accepter enfin son passé.
D'une écriture sans concession, à la fois forte et touchante, Olivier Lusse Mourier avec "Le Bétin" raconte un drame personnel. Le spectateur partage avec émotion le calvaire enduré.
Tous les comédiens impressionnent par leur justesse et leur engagement. Ils sont dirigés avec délicatesse et précision par Olivier Lusse Mourier dans un récit haletant.
Dans le rôle d'Axel, Thomas Priscoglio est réellement déchirant d'émotion dans une interprétation forçant l'admiration qui exprime la souffrance et qui, par la danse, la transfigure. A ses côtés, Bérangère Dautun est merveilleuse d'écoute dans le rôle de Madame Sales.
Maurine Dubus (en mère fragile et maladroite) et Manon Potier (lumineuse Claire) sont formidables également. Enfin, Antoine Gatignol, excellent, est glaçant en beau-père marqué par la guerre d'Algérie.
Un spectacle remarquable, éprouvant mais salutaire, qu'il faut absolument aller voir.