Jean GUIDONI chante!
Il est Alice et Lewis. Simultanément.
Il est Arthur et Lélian. Passionnément.
Il est le funambule et le vieil amant. Cruellement.
Il est feu et eau. Totalement.
Il est jour et nuit. Violement. (...)
Il est mort et vivant. Et réciproquement.
Il est putain d'chanteur et chanteur de putains. Naturellement.
Il est voix et piano. Magnifiquement.
Il est personne et personnage. Éperdument.
Il est Jean Guidoni. Finalement.
Ombre et lumière. Évidement". Jean-Paul Liégeois

Passé de mode (mais l’a-t-il été un jour ? lui si éloigné du "grand public"), oublié, Jean Guidoni chante encore ! En réalité, il n’a jamais cessé de chanter et de sortir des disques. Et ce nouvel album prouve qu’il n’a rien perdu de son tempérament, de ses révoltes, lui qui a parfois la réputation d'être un chanteur "noir", qu’il est toujours sans compromis.

Avec ses angoisses, ses blessures, ses espérances aussi, avec la musique (belle) de Romain Didier (qui officiait déjà sur le disque Paris-Milan), les textes d’Arnaud Bousquet parfois co-écrits avec le chanteur, il est là fidèle à lui-même.

"Pour toujours qu’à dieu n’en plaise, sauterai-je d’une falaise, sans jamais vous dire adieu, qu’ici rien ne me retienne, à chacun ses joies ses peines, il est temps d’ouvrir les yeux".

Si on retrouve les thèmes de la Seconde Guerre mondiale, de l’amour ("Je n’existe pas", "Regarde mon amour"), de la politique ("Les enfants de la nuit"), l’homosexualité ("Eldorado") si importants pour Guidoni, cet Eldorado(s) est surtout un disque nostalgique ("Ici maintenant"), un disque sur la disparition ("Qui sera là pour faire la claque à l’Olympia ?" dans "Je m’évite", "Quand j’étais riche", "Sailor man").

On espère qu’elle ne viendra pas trop tôt cette disparition, le laissant encore chanter quelques années...