Voilà déjà quelques temps que je ne m’étais pas plongé dans un ouvrage d’histoire. J’aime particulièrement l’histoire et notamment l’histoire contemporaine qui tourne autour de la Seconde Guerre mondiale et des régimes totalitaires. Je ne pouvais donc que prendre du plaisir avec cette lecture des Mémoires du photographe d’Hitler.

Il existe de nombreux ouvrages provenant de ceux qui ont vécu aux côtés d’Adolf Hitler. Ces témoignages représentent une mine d’informations le concernant. Ici, ces mémoires sont présentées et annotées par Claude Quetel, ancien directeur de recherche du CNRS, qui avait déjà fourni le même travail autour des mémoires de Hans Baur, le pilote d’Hitler.

Heinrich Hoffmann (1885-1957) est l'un des personnages les plus importants de l'histoire du IIIe Reich. Depuis leur première rencontre dans les brasseries de Munich, après la Première Guerre mondiale, Hitler et Heinrich Hoffmann ont noué une amitié personnelle et une alliance professionnelle qui devaient se révéler hautement profitable aux deux hommes. Hitler s'assurait les services d'un photographe confirmé (c'est lui qui aurait pris la photo emblématique de la foule célébrant le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, sur l'Odeonsplatz, dans laquelle on allait identifier plus tard la présence fiévreuse du jeune Adolf Hitler), extrêmement inventif et talentueux, tandis que Hoffmann allait détenir, avec le temps, un monopole extrêmement lucratif sur les photographies du chef nazi.

C'est lui qui modela l'image publique d'Hitler et retraça ainsi le développement du NSDAP, puis du IIIe Reich. Ses photographies – plus de deux millions selon son propre témoignage ! – ont été vendues dans le monde entier, utilisées pour des journaux, des revues, des affiches et des panneaux de propagande, des cartes postales, et même des timbres-poste.

Partant, Hoffmann fut un témoin direct des moments importants de l'histoire du nazisme. Un exemple, lorsque Hitler fut nommé Chancelier en 1933, il l'attendait dans une antichambre et il fut le premier à féliciter chaleureusement le nouveau chef de l'Allemagne ; quand le pacte germano-soviétique fut signé en 1939, il compta au nombre des délégués envoyés à Moscou afin d'enregistrer l'événement pour la postérité. Sa proximité réelle avec le Führer - c'est lui qui lui présenta Eva Braun en 1932 -, comme sa présence en des moments tels que ceux-là font de ses Mémoires une source essentielle pour l'historien comme pour le non-spécialiste.

L’ouvrage est passionnant et une fois de plus j’ai pu apprendre de nombreuses choses concernant Hitler au travers de nombreuses anecdotes qui pourront m’être utiles dans mon enseignement. Evidemment, ces mémoires doivent être maniées avec prudence car Hofmann fait preuve d’une grande complaisance à l’égard d’Hitler. On peut même penser que certaines fois il fait preuve d’affabulation. Claude Quetel nous permet par ses annotations de ne pas tomber dans le panneau. L’ouvrage nous présente sa rencontre avec Hitler, comment il devient son photographe mais aussi la prise du pouvoir par Hitler.

Un chapitre est consacré au début de la guerre, son voyage en Pologne en sa compagnie qui comportait de nombreux risques. L’ouvrage nous renseigne aussi sur le rapport d’Hitler à la religion et son évolution. On découvre aussi son rapport avec les femmes, son rapport au mariage aussi.

Un chapitre est aussi consacré à l’art, montrant que sa passion pour l’art n’était pas seulement une posture. Evidemment, l’ouvrage traite aussi du Berhof, sa résidence à l’Obersalzberg. On y découvre ses petites habitudes. L’ouvrage nous parle aussi de ses différents QG de campagne et de sa fin, à Berlin quand il prend la décision de mettre fin à ses jours.

Alors voilà, cet ouvrage est un livre très facile à lire qui nous propose un regard particulier sur Hitler pour mieux comprendre qui il fut. Encore une belle idée des éditions Perrin que de nous proposer ce type d’ouvrages particulièrement intéressant.