Pourquoi devrions-nous blâmer le pianiste Alex Koo ? Pour la subtilité et la finesse de son jeu ? Pour son ouverture d’esprit qui fait voyager sa musique jazz vers des contrées parfois plus pop ? Pour l’audace de son écriture inventive ? Pour son trio avec Lennart Heyndels à la contrebasse et Dré Pallemaerts à la batterie ?

Non, on ne pourra pas blâmer Alex Koo pour cela, pas plus pour la présence d’Ambrose Akinmusire sur deux titres ("Hey man, we should play sometime", "Jonass") venu faire bien plus que de la simple figuration.

Blame it on my chromosomes est un petit bijou pour qui aime le jazz inventif, les couleurs claires et les mélodies élégantes (ce qui n’interdit pas quelques petits détours anguleux), un ensemble qui sait s’écouter et jouer (alors même qu’il se transforme en quatuor avec Akinmusire), le son soigné. Tout ici est d’une grande fluidité, d’une évidence presque, même quand la surprise est au rendez-vous (le presque morriconien "Eagle of the sun", "Slowly" où le pianiste devient également chanteur avec une voix qui rappelle un peu celle de Thomas de Pourquery).

Une belle réussite !