Il y a quelque chose de l’ordre du mystère dans l’œuvre musicale de Nick Drake, compositeur d’exception, rêveur et mélancolique, musicien multi-instrumentiste, personnage complexe et fascinant, décédé tragiquement d'une overdose en novembre 1974 à l'âge de 26 ans, nous laissant orphelin d’une folk magistrale et orchestrale.
Une carrière bien trop courte, trois disques sublimes (euphémisme) : Five Leaves Left (1969), Bryter Layter (1970) et Pink Moon (1972) qui ne connaitront du vivant de Drake aucun succès, mais son esprit infuse encore dans la musique de nombreux artistes comme Kate Bush, Peter Buck, David Sylvian, Elton John, ou encore Robert Smith. Et puis Demian Dorelli qui, après un album consacré à Pink Moon, (et un autre influencé par la peinture de David Hockney) sort ce disque, paraphrase de Five Leaves Left.
Naturellement, la voix de Drake, les arrangements de Robert Kirby et la production de Joe Boyd sont absents mais il y a dans la finesse du jeu de Demian Dorelli, dans le velouté de son phrasé, quelque chose d’intime et de chaleureux tout comme dans l’original.
Pas vraiment squelette harmonique et mélodique des chansons de Nick Drake puisque le pianiste y met sa sensibilité et sa poésie, ornemente. Et on replongera, autrement, mais avec un réel plaisir dans cette sorte de saudade anglaise.