Cécile Coulon revient avec un nouveau roman, et le dernier en date, Une bête au paradis, sorti chez l’Iconoclaste en 2019, n’a laissé personne indifférent puisqu’il a été récompensé par le Prix littéraire du Monde.
Cécile Coulon n’est pas qu’une auteure de romans. Elle est aussi poétesse, dont le recueil Les Ronces (sorti chez le Castor astral) a reçu le prix Apolinaire en 2018.
Cécile Coulon est aussi éditrice à l’Iconopop et on lui doit 6 ouvrages de poésie (pour le moment), dont nous avions déjà évoqué les auteurs ici même.
Enfin Cécile Coulon est une marathonienne et elle a écrit entre autres pour l’Equipe un article sur les coureurs du marathon des derniers JO ainsi qu’un Petit éloge du running. Ah oui et elle est hilarante sur Facebook et y partage aussi de très beaux textes. Pour être complet, elle n’a que 31 ans, elle a publié son premier roman à 16 ans. Oui je sais, c’est assez agaçant.
L’autrice, native de Clermont-Ferrand, nous propose donc un nouveau roman. Je ne sais pas si elle sera d’accord avec moi, mais c’est une auteure de la terre, de la ruralité, des choses simples, de la vie à la campagne… Bon, soyons honnête, c’est bien plus que cela. Elle nous décrit la vie à la campagne aussi, mais au travers d’histoires d’amour, de complicité frère et soeur (je fais ici allusion au Coeur du Pélican) parfois de divergence, d’affrontement...
Cette fois-ci, elle nous parle d’une jeune fille qui s'ouvre à la vie, lentement, telle une fleur, jusqu’à éclore complètement, en traversant bien des épreuves. Cécile Coulon ne se contente pas de nous décrire la vie d’une jeune fille, qui se retrouve presque seule, du jour au lendemain suite à son mariage arrangé.
Dans Seule en sa demeure, elle pose méticuleusement chaque brique d’une histoire qui, je dois le confesser, m’a tenu en haleine. J’étais comme hypnotisé par ce récit.
Sans tout dévoiler, c’est l’histoire d’Aimée, qui se retrouve du jour au lendemain mariée au mystérieux Candre Marchère, à la tête d’une exploitation bucheronne du Jura. Elle qui a toujours vécu avec ses parents et son cousin se retrouve en tête à tête, ou presque, avec son mari et vit dans l’ombre de la première femme de celui-ci, Aleth, morte peu de temps après son mariage.
Elle étouffe, lentement, ne se sent pas à sa place, entre son mari et Henria, la servante, qui a élevé Candre depuis sa plus tendre enfance.
Arrive alors Emeline, venue lui donner des cours de flûte, qui va, par sa présence, troubler Aimée, éveiller sa sensualité et faire de la "Forêt d’Or, où elle vit, le théâtre de désirs et de secrets enchâssés".
S’ajoute à cela aussi le mystérieux et parfois effrayant fils d’Henria, pour que le tableau, oppressant, de cette histoire soit complet.
Ce n’est pas seulement un roman sur les émoi d’une jeune fille de bonne famille qui découvre l’amour, la vie et sa sexualité. cela serait tellement réducteur. Il s’y cache aussi une histoire de mort mystérieuse, d’un homme torturé et mutilé, un suspens, qui ne trouve son dénouement qu’à la toute fin.
Fin qui m’a d’ailleurs laissé ébahi. Cela en est presque diabolique de la part de Cécile Coulon.
Cela se lit bien, vite et on a vraiment beaucoup de mal à poser le roman, tellement l’auteure nous attrappe dans ses griffes. Le roman sort jeudi 19 août, et le seul conseil que je puisse vous donner est de vous précipiter, parce que je lui prédis un très beau succès, mérité d’ailleurs, et amplement.