Je l’ai rencontrée au détour d’un accord, puis dans les pages d’un imposant volume, au travers d’aquarelles. France de Griessen est tout, enfin presque. Auteure, compositrice, interprète, la belle manie également le pinceau et la plume avec brio avec le regard de ceux qui embellissent leurs journées de chouettes moments.
Son dernier ouvrage Coco de Paris est un conte philosophique dans lequel le pigeon nommé Coco se balade dans les rues de la capitoule française, celle qui aime incarner la norme et centraliser les savoirs : PARIS ! La ville qui brise les cœurs et inspire les troubadours, celle qui a les trottoirs tout puants et de la plage sous ses pavés, celle qui adopte ses provinciaux et expatrie ses retraités. Bref, PARIS.
Illustré d’aquarelles, le conte est un regard poétique sur la ville lumière. Coco contemple sa ville, croise le chemin d’une couturière, d’un brocanteur, d’un bouquiniste et d’une peintre musicienne. Et il tombe amoureux bien entendu, puis il se dispute et se réconcilie.
"Je vends des objets anciens dont l’histoire charme l’âme, des objets que d’autres ont aimé et qui les ont chargés de beaux souvenirs. Je les ai mis à l’abri de la destruction ou de l’oubli, ils attendent chez moi d’être choisis à nouveau."
Et lorsqu’il se demande quel est le sens de la vie, ce petit pigeon qui ressemble à tant d’autres pigeons, sa Violeta lui répondra avec sagesse qu’il est unique et que ce qu’il fait de son existence reste sa liberté. Ou un truc dans le genre. En plus épicurien, et romantique, forcément.
Diable que c’est doux, un brin désuet mais tellement apaisant de partager un peu de tendresse dans un monde où rien ne dure. Et puis lire ce conte, c’est aussi se dire que ce n’est pas si mal finalement, de ne pas attendre que ça aille mieux, parce qu’il est bon aussi d’apprendre à danser sous la pluie entre deux jours radieux. Fluctuat nec mergitur. |