Des dance-floors aux touches d'ivoire, il n'y avait qu'un pas à franchir ; tenter de convertir les plus grands tubes new-wave/ electro en odes classiques interprétées au piano.

Et la tentative de Maxence Cyrin en rappelle bien d'autres. De Christopher O'Riley reprenant en piano solo le répertoire de Radiohead, au très bobo "Nouvelle vague" réinterprétant les succès des 80' sauce bossa.

Et pourtant, c'est avec un bonheur non feint que l'on se prend à redécouvrir les "Behind the weel" de Depeche mode et autres "Unfinished Sympathy" de Massive Attack en version expurgée. Seul au piano, Maxence surprend par la force d'interprétation (Un "Disco's revenge" d'anthologie) de titre jusque là sous-estimées. La justesse du propos, qui évite les écueils bobos, les reprises arty et le modernisme ambiant.

Sans avoir écumer les pistes du Palace, sniffer la poudre de comptoir et croiser Ardisson à des heures décadentes, l'auditeur se prend au jeu de la revisite 80' . Des titres inconnus pour la plupart des kids actuels ("Smokebelch II", "Windowlicker") qui permettent le crossover parfait entre musique élitiste, grand public. Musique électronique et mélodies.

Si Maxence Cyrin a longtemps traîné sur les bancs du conservatoire, il semble avoir encore plus écumé les pistes nocturnes. A la recherche du BPM éthylique, la folie nocturne. Pour en recracher un moment unique. Un disque du soir, à écouter seul au milieu des meubles. Sur la moquette ou le lino, tout dépend du style intérieur.

Assurant le tempo au pied levé, Maxence parvient à conserver la nervosité des morceaux originaux en les épurant. "Don't you want me" (Titre original de Felix) et "Sueno Latino" s'avèrent au final plus résistants et abrasifs une fois passés dans la moulinette Cyrin.

Si les meilleurs tubes se font sur les vieilles platines, Maxence est donc le chantre de la modernité, ayant réussi à se faire entendre autant par les mélomanes puristes que par les bobos botoxés.