Soyons franc, si vous aimez la pop grand luxe et que vous ne connaissez pas encore The Leisure Society alors vous passez à côté de quelque chose...
En quatre disques (The Sleeper en 2009, Into The Murky Water en 2011, Alone Aboard The Ark en 2013 et The Fine Art of Hanging On en 2015), les anglais ont tutoyé les cieux et les étoiles de la pop raffinée et finement composée.
Arrivals & Departures, leur nouvel et double album commence avec des notes de piano égrenées et en quelques secondes, on retrouve cet univers, cette élégance, ce raffinement, ce sens de la dramaturgie mélancolique. Rapidement, on se rend compte que si l’on peut succomber immédiatement à ces morceaux, Arrivals & Departures fait partie de ces disques dont il faudra assurément du temps pour en faire tous les contours. Car, bien que double, ce disque, porté par de subtiles compositions habillées de très beaux arrangements, ne comporte aucun temps mort et résiste aux écoutes successives. Le groupe ayant cette élégance de ne pas en faire des caisses, de ne rien rajouter de superflu et jouer continuellement juste.
Double album donc et deux faces : une plus sombre et plus mélancolique, et l’autre plus apaisée et une plus lumineuse. Et si le point de départ est la séparation d’un couple (entre le chanteur et guitariste Nick Hemming et Helen Whitaker, flûtiste du groupe) traitée avec une certaine élégance et sans en rajouter des tonnes, c’est bien de la société dont il est état dans ce disque.
Un disque solaire, beau et précieux (dans le bon sens du terme). Avec de grandes chansons "Arrivals & Departures", "God has taken a vacation", "Be you wherever", "Arundel Tomb", "Don’t want to do it again" ou "Leave me to sleep".
The Leisure Society arrive à faire encore plus fort (dans la qualité d’écriture, dans les arrangements) que dans leurs disques précédents et Brian Eno est même présent sur quelques claviers... Cette lumière qui transperce le dernier titre "Ways to be saved" nous transporte in paradisum.
Un disque touchant, bouleversant magnifié par de très beaux arrangements. Un disque qui sera assurément l’un des prétendants aux podiums de fin d’année...