Beirut est de retour avec un nouvel album et c’est toujours pour moi un immense plaisir que celui d’écouter la musique de Zach Condon, cet artiste atypique qui me subjugua avec ses premiers albums, notamment l’immense The flying club cup. Quand l’époque était aux grosses guitares, lui arrivait avec sa fanfare, sa compagnie de cuivre et son accordéon pour nous proposer un magnifique album et sa superbe voix. Des chansons comme "Nantes" ou "A Sunday smile" résonnent toujours en moi dès que j’entends parler de cet artiste que j’adore.
Beirut est de retour donc, avec Gallipoli, un album qui a vu le jour grâce à la redécouverte d’un orgue Farfisa retrouvé dans la maison de ses parents, un instrument de sa jeunesse qu’il avait utilisé pour la composition de ses deux premiers albums. Beirut a alors passé trois ans pour écrire et composer les titres de son album autour de cet orgue.
Dès le premier titre, "When I die", la magie opère, comme aux plus belles heures de Zach Condon et je retrouve l’ambiance des premiers albums de l’artiste. La voix grave est toujours la même, elle s’associe toujours aussi bien aux multiples sonorités des titres que nous propose l’artiste. Beirut est toujours un bricoleur de sons, un capteur d’émotions hors pair. Il accouple dans son album instruments de musiques et bruits dans un mélange harmonieux qui nous en met plein les oreilles.
Il s’égare aussi vers d’autres univers, électriques et électroniques, sur des titres instrumentaux comme "On Meinau Island", prend une dimension religieuse avec le très troublant "Gauze Für Zah" et nous fait voyager avec "Corfu". Ses incursions expérimentales ne sont pas les meilleurs titres de l’album, elles en font un album inégal avec des titres sublimes et d’autres assez insignifiants à mon goût.
Quand Beirut nous propose ses titres riches musicalement et ses envolées lyriques, cela nous ramène à ce qu’il nous fit découvrir au début de sa carrière avec ses premiers albums. La nostalgie opère alors et on prend plaisir à écouter son album. Quand il divague vers des chemins musicaux tortueux, il nous ramène vers ses vieux démons d’artistes tourmentés ayant vécu des années sombres dans sa tête, entre dépression et idées suicidaires. L’album est à l’image de son auteur, tourmenté et sincère, authentique aussi, comme ses précédents.
Il reste un artiste incroyable, un jeune musicien plein de talent d’à peine 32 ans, capable de nous éblouir avec ses cuivres explosifs comme sur le titre qui donne le nom à l’album, Gallipoli, une petite pépite qui porte le nom d’un petit village italien situé dans les Pouilles.
# 06 janvier 2025 : Belle et heureuse année culturelle
C'est reparti pour une année, on l'espère, en votre compagnie pour découvrir dans nos lignes nos coups de coeur culturels. On commence léger, histoire de digérer encore un peu. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !