Partir vers les contrées islandaises est presque devenue une habitude quand on se lance dans un ouvrage de la collection noir des éditions Métailié. Sauf qu’ici, ce n’est pas un nouvel ouvrage d’Arnaldur Indriðason qui nous est proposé, on a chroniqué son dernier sur le site très récemment, mais celui d’un auteur que je ne connais pas, j’ai nommé Árni Thórarinsson.
L’auteur, né à Reykjavik, où il vit actuellement. Passionné par le cinéma, la musique et l’écriture, il parvient à combiner ses trois passions en devenant journaliste. Il travaille régulièrement pour la radio et la télévision, écrit des scénarios pour le cinéma et la télévision, et a déjà publié douze romans, traduits dans plus de vingt langues. Treize jours est son septième romans publié aux éditions Métailié et le premier que je lis de cet auteur.
Treize jours, c’est le délai que sa dernière petite amie, banquière recherchée par la police, a donné à Einar pour la rejoindre à l’étranger alors qu’il entretient une relation avec l’une de ses collègues.
Treize jours, c’est le temps qu’il va lui falloir pour décider s’il veut accepter la direction du grand journal dans lequel il a toujours travaillé. Le directeur du journal vient de mourir et les rapaces sont déjà sur le quai pour le remplacer.
Treize jours enfin, c’est le temps qui sera nécessaire pour trouver qui a tué la lycéenne dont le corps profané a été retrouvé dans le parc, une jeune fille qui lui rappelle sa propre fille Gunnsa, quand elle était un peu plus jeune et encore innocente. Une fille devenue photographe, qui travaille dans le même journal que lui en tant que stagiaire, qui s’intéresse de près aux adolescents paumés et ultra connectés qui fuguent ou disparaissent et qui avait rendez-vous au parc avec la jeune fille retrouvée morte. La jeune fille avait disparu et Gunnsa était rentrée en contact avec elle par l’intermédiaire de Facebook, en la demandant "en ami" pour ensuite lui donner un rendez-vous.
On va donc revivre les treize jours qui ont abouti à ce drame au travers de chapitres coupés en demi-journée, sauf le dimanche. Einar, ses collègues et sa fille vont résoudre le mystère de cette affaire tournant autours des affres de notre société numérique dans la quelle les réseaux sociaux prennent une place de plus en plus importante, notamment chez les adolescents. A cela s’ajoutent d’autres maux que dénonce l’auteur qui touchent aussi la jeunesse islandaise avec la drogue, l’alcool, la violence et le sexe tarifé.
Le livre est relativement lent, l’auteur prend soin de nous présenter petit à petit les différents personnages importants du livre, au travers d’une énigme rondement construite qui dénonce au passage de nombreux faits de société.
Nul besoin de treize jours, amis lecteurs, pour dévorer ce polar islandais qui n’a rien à envier aux autres écrits de ses compatriotes islandais. L’intrigue est bien construite, faite de rebondissements et la grande qualité de l’ouvrage, que l’on retrouve souvent dans les polars nordiques d’ailleurs, vient des personnages particulièrement travaillés, qui traversent des moments délicats dans leur vie qui influent dans l’enquête.
La dimension sociale du polar est aussi intéressante, on la retrouve aussi chez Indriðason, d’autant plus qu’elle repose en grande partie sur les réseaux sociaux, particulièrement d’actualité, et leur influence sur la jeunesse islandaise (même si c’est exactement la même chose chez nous).
Avec Treize jours, le lecteur est donc amené à réfléchir sur la société de communication qui l’entoure tout en tentant de dénouer les fils d’une enquête compliquée.
Avec Treize jours, j’ai donc découvert un auteur que je vais être amené à suivre de près dorénavant, tout en cherchant à trouver un peu de temps pour aller me balader du côté de ses livres précédents. Ma pile de livres à lire risque donc d’augmenter, pour mon plus grand plaisir. |