En football, on peut vouloir rassembler d’excellents joueurs sans que la sauce ne prenne jamais. Les exemples sont nombreux mais rappelez-vous par exemple le Matra Racing de Jean-Luc Lagardère au cœur des années 80.
En musique, il en va heureusement autrement et cela fonctionne nettement plus souvent, et ici on peut dire que cela fonctionne à merveille. Avouons que cette formation a de la gueule : pour ce disque s’inspirant de l’univers du chanteur et un compositeur de tango Carlos Gardel, l’accordéoniste Lionel Suarez s’est entouré de la trompettiste Airelle Besson, du violoncelliste Vincent Segal et du percussionniste Minino Garay. La rencontre se fera à Toulouse en 2009 à l’occasion du festival Jazz sur son 31. Elle perdurera, question de feeling ! Le lien ? L’immense Carlos Gardel donc.
Carlos Gardel est l'une des figures emblématiques du Tango, il est sûrement le tanguero le plus important de la première moitié du XXème siècle et une véritable légende. Sa naissance en France pleine de mystère, une enfance dans les rues de Buenos Aires, en Argentine, son génie, sa voix, un succès fulgurant à travers le monde, et la mort en 1935 dans un accident d'avion.
Plus qu’un disque de reprises, ce Quarteto Gardel s’inspire d’El Zorzal Criollo. Les arrangements, les compositions sont absolument magnifiques et ouvertes à l'improvisation. Les musiciens jouent divinement bien, mais ce n’est pas vraiment une surprise, et la voix de Gardel semble transparaître dans la rondeur de chaque son, dans chaque phrasé, dans l’éclat de chaque timbre, dans le swing de chaque rythme. Tectonique des sensations, des envolées, des nuances, des souffles. Comment ne pas être emporté par cette musique si bien jouée et interprétée ? Oui comment...
