Tout est dit sur la couverture, Jeux de miroirs, du roumain E.O. Chirovici, est annoncé comme le roman évènement de la rentrée 2017. Couverture efficace, façon miroir, sans grande originalité, reste à confirmer la véracité du liseré en lisant le polar.

L’histoire se passe à la fin des années 80 dans l’université américaine de Princeton. Richard, jeune étudiant se retrouve avec une nouvelle colocataire, Laura, dont il va tomber amoureux, qui travaille pour un grand professeur de psychologie cognitive. Très rapidement, il va se faire embaucher par ce professeur, pour ranger sa bibliothèque et pour se rapprocher de Laura. Quelque temps après, le professeur Wieder est retrouvé assassiné. Ce meurtre, sans mobile apparent, ne sera jamais résolu.

En janvier 2014, un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit inachevé intitulé "Jeux de miroirs". Son auteur y raconte ses années d’étudiant à l’université de Princeton, son histoire d’amour avec une jeune étudiante en psychologie et les liens qu’ils entretenaient avec le professeur Wieder. Ce manuscrit semble contenir des informations sur cet assassinat mais il s’arrête juste avant la révélation finale. Est-il possible que ce roman ne soit pas une fiction ?

Katz décide alors de rechercher l’auteur du manuscrit qui est malheureusement décédé. Il embauche alors un journaliste d’investigation pour conduire l’enquête et écrire la fin du livre à travers des entretiens avec les protagonistes encore vivants.

Le livre devient alors un jeu de mémoires profond et haletant où trois témoins vont nous embarquer dans le récit d’une histoire pleine de faux-semblants, de fausses pistes, de souvenirs peu fiables jusqu’à ce que l’on découvre enfin la vérité. Chaque point de vue apporte sa propre version des faits, on se méfie du témoignage de certains, on essaie de se démêler du vrai du faux difficilement et on se pose beaucoup de questions. Certains disent la vérité, d’autres croient dire la vérité mais se trompent, s’accusant même parfois du meurtre. L’auteur réussit à nous désarçonner tout au long du livre. Les témoignages ne se recoupent pas toujours, on ne sait plus qu’y croire… Mais on a terriblement envie de savoir !

On attend alors avec avidité la résolution de l’affaire, ce qui rend le livre difficile à quitter, comme tous les bons polars, et cela se termine par une surprise, évidemment !

Jeux de miroirs est donc un très bon polar, une belle découverte. Il fait partie de ces livres plaisants, que l’on a du mal à quitter, que l’on dévore pour savoir enfin l’épilogue et que l’on va conseiller volontiers à ses amis. E. O. Chirovici frappe donc très fort, dès son premier roman traduit en français, en attendant une adaptation cinématographique déjà prévue.