Tragi-comédie de David Talbot interprétée par Aurélie Boquin, David Talbot, Gaëlle Lebert et Sandrine Molaro dans une mise en scène collective.
Pour demeurer dans le domaine de la partition de David Talbot qui use de la métaphore du voyage ferroviaire comme parcours de vie, dans "Train Train" le train qui fonce dans la nuit se situe à l'opposé de l'expression homonyme avec tiret.
En effet, rien de moins "plan-plan" que, placée sous l'égide d'une ambigu chef de train à double, voire triple casquette (David Talbot), cette croisée, à rebondissements, des destins de trois voyageuses confinées dans un wagon lui-même étrange avec les banquettes remplacées par un podium sportif.
De plus, comme un train peut en cacher un autre, les banalités de civilité induites par la situation virent à la confrontation-confession entre des femmes borderline et looseuses patentées, une "bonne pâte" vendeuse de take-away (Sandrine Molaro), une prof des écoles post-soixantehuitarde enceinte jusqu'aux pupilles (Aurélie Boquin) et une mystérieuse brune voyageant incognito (Gaëlle Lebert).
David Talbot décline le huis-clos sartrien en fable tragicomique hybridant le loufoque, l'absurde et l'humour décalé correspondant à la devise de la Compagnie C'est bien agréable qui opère sur scène : "Si l’on ne peut plus aujourd’hui faire table rase, on peut au moins monter dessus avec quelques copains".
Au jeu, des copains, donc, et des comédiens rodés à la scène comique partageant souvent l'affiche. Et les quatre compères opèrent au diapason pour mener à bonne destination cette folle équipée.