Derrière l'apparence glamour de Class Actress se dissimulent quelques noirceurs romantiques et une sérieuse dose de talents. Après le long silence qui a suivi l’opus Rapprocher, Elizabeth Harper revient avec une petite collection de titres façonnés comme autant de scènes empruntaient aux films et à la mythologie hollywoodienne.

De fait, les mots clefs que sont passions et bas goût, tissent un entrelacs rythmique passionnant à ce quatre titres intenses. Très justement intitulé Movies, l'EP s'achemine au travers de morceaux pop anachroniques largement inspirés par des synthés archaïques, mais imparables. D’ailleurs, on y reconnaît l’ombre d’un Giorgio Moroder, au détour de quelques notes montées en boucle si classique à l’homme.

Plus loin, Class Actress précipite sa création vers des constructions plus modernes, quoique légèrement décadentes, instillant volontairement une part de noirceur romantique dans sa trame. Pour ce faire, elle engage Neon Indian sur des titres comme "GFE" afin de s’extirper de ses propres marasmes de tristesse. D'ailleurs, quand Elizabeth Harper demande à ce qu'on lui restitue son innocence sur "Love My Darkness", elle reconnaît de façon tacite que son EP n'est clairement pas le plus joyeux. Étrange canevas, que cette rencontre de synthé parfois dynamique, d’hommes oeuvrant vaillamment pour les rythmes noctambules et de propos fleurant la dépression. Un vrai drama à l’américaine en somme.