Il est des créations qui demandent du temps pour parvenir à leur forme finale. Appelons cela, processus de maturation, travail ou encore opportunité, la vérité est que dans le cas de Kate Boy, le long chemin qui mena enfin à One fut des plus longs, sinon des plus laborieux. Et nombreuses sont les oreilles qui n'espéraient plus la sortie d'un album, malgré une tournée et un EP ayant rencontré leurs succès et leurs publics.
Depuis 2012, ce trio scandinave et australien n'avait laissé entendre que suffisamment de titres nécessaires à l'édification d'un mythe et d'un rythme aussi nerveux qu'envoûtant. Hypothétiquement mixé par un Oluf Dreijer, mais réel héritier du duo sibyllin de The Knife, Kate Boy verse plus facilement du côté de l'instrumentalisation électro déchainée, que vers des constructions puissamment alambiquées et cérébrales.
Car contrairement à leurs patrons (avérés ou fantasmés), Kate Boy s'échine à dessiner une série de titres s'écartelant volontairement entre les pistes de dance et des tribunes d'amour et d'unité universelle. D'ailleurs, on ne s'y trompe pas : chaque titre utilise la même trame, la même force et les mêmes percussions. Alors que les messages exhortent de façon unidirectionnelle à l'unité et à la confiance en soi.
L'image du groupe, son nom, mais également le rendu des prestations live intègre une gigantesque fresque prônant l'amour, le respect et la force d'esprit. Un positivisme qui se retrouve de façon flagrante dans toutes les productions qui maintiennent leur BPM à un niveau élevé.
D'ailleurs, One fait de son homogénéité une profession de foi, si le son est bon, l'amas sonique devient écoute après écoute de plus en plus opaque. Comme si Kate Boy prônait là encore, son amour de l'unité. Peut-être répétitif, l’opus n’en demeure pas moins un OVNI venant violemment briser la grisaille contemporaine.
