Comme des flocons de neige, comme une légère brise, les chansons du trio Anglais en provenance de Watford, The Staves, trois jeunes sœurs (Camilia, Jessica et Emily) Anglaises, semblent flotter, voler dans les airs. If I Was est la promesse d’une musique folk (parfois plus pop) avec de superbes voix féminines tout en polyphonie sucrée.
Les trois sœurs, c’est un peu la maison du bonheur chez les Staveley-Taylor, sortent avec ce disque tout en délicatesse, enregistré dans le Wisconsin dans la ville d’Eau-claire, cela ne s’invente pas, dans le studio de Justin Vernon (Bon Iver) un deuxième album, plus produit, plus instrumental, moins brut et sec que leur premier Dead & Born & Grown qui se concentrait surtout sur les voix et qui avait été réalisé à l’époque par le producteur et l’illustre ingénieur du son Glyn Johns et son fils Ethan.
Gageons, à l’écoute de ce If I was, que les disques des Byrds, de Fairport Convention, de Vashti Bunyan et de Crosby, Stills & Nash ont dû pas mal tourner chez ces demoiselles. Les timbres de voix à la ligne claire et limpide (et non pas démonstrative comme chez Adèle) s’entremêlent (comme chez Crosby, Stills & Nash) plus qu’ils ne se superposent (c’est un peu plus intéressant que chanter à la tierce ou à la quinte…), reposent sur des arrangements pleins de charme et simplicité, et donnent des chansons couleur bleu glacier d’une rare délicatesse, parfois brindilles mais toujours solaires (et parfois il faut le regretter scolaires…).
Les mélodies sont très belles (Black & white / Blood I Bled / No me, No You, No More / Sadness Don’t Own Me / Let Me Down), intimes, presque introspectives. Cela n’a rien d’avant-gardiste mais on s’en moque carrément puisque l’émotion est toujours là, palpable. On entendrait presque les cloches tintinnabuler… ! On tient là un bien bel album, de ceux qui donnent envie de s’allonger en position fœtale pour rêver les yeux grands ouverts…
