Thriller fantastique écrit par Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, mise en scène de Sébastien Azzopardi, avec Arthur Jugnot, Anaïs Delva, Emma Brazeilles, Michèle Garcia, Réjane Lefoul, Sébastien Pierre, Benoît Tachoires, Charline Abanades, Vincent Cordier et Jean-Baptiste Darozey.
Dans ce spectacle, seule l’accroche est trompeuse : "Au théâtre, vous n’avez jamais eu peur". Oh que si, à la deuxième réplique, lorsqu’on comprend que c’est raté, pour deux heures, ou lors de "trous" lorsqu’un comédien patauge et que le souffleur s’est assoupi.
Pour le reste, entrez dans la baraque foraine, dans un cimetière brumeux peuplé de fauteuils, en compagnie de vrais zombis (pas ceux du métro, avec portable) : ce fut le Théâtre du Palais-Royal, il le redeviendra, après dissipation des brouillards.
Malo simple gendarme, une bonne bouille, deux femmes en même temps, des copains abrutis, aime Alice, une flamboyante artiste-peintre, qui vit dans les bois, entourée d’un simplet et d’une sorcière. Il décide de rompre avec l’autre, une mégère en formation, mais elle lui apprend qu’il va être père.
Le Diable s’amuse et l’au-delà s’entrouvre. Mort brutale, dissimulation, hantise, rédemption : le train-fantôme traverse la lande du Romantisme, avant une apothéose, pleine de rebondissements, digne du Théâtre du Grand-Guignol avec toutes ses majuscules, qui surpasse "Massacre à la tronçonneuse" et "Psychose"…en forêt de Brocéliande !
Si Si la partition écrite par Sébastien Azzopardi et Sacha Danino ne s’encombre pas de fulgurances (beaucoup de ces horribles "Du coup", scie de l’année), Arthur Jugnot, petit garçon joufflu, se délecte dans cette confiture avec son irrésistible bande - formidable Michèle Garcia, Madame Mim du Finistère, grande comédienne française, démente dans sa prestation - aux côtés de la divine Anaïs Delva, belle et émouvante, antithèse de la bobo pontifiante relevant les présences aux échographies pour délivrance du brevet de "bon père", bien campée par Réjane Lefoul.
Mention spéciale à Benoît Tachoires, inquiétant à souhait en nigaud psychopathe et à Sébastien Pierre.
Dégustez cette "Dame blanche", au coulis de sang et à la bave de crapaud. Délectable moment au souvenir de greniers et de malles. L’enfance ?